Le match des éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde 2010, qui opposera demain soir au stade de Blida les Verts aux Zambiens, pour le compte de la quatrième journée, sera une autre occasion de «jauger» les capacités des différents responsables en termes d'organisation des événements majeurs. Lors d'une rencontre de football de cette envergure, aucun «couac» ne sera toléré, que ce soit des instances footballistiques nationales, à savoir la Fédération algérienne de football (FAF) ou de la Fédération internationale de football (FIFA). Le 12 août dernier, à l'occasion du match amical qui avait opposé la sélection algérienne à son homologue uruguayenne, et qui s'était terminé par une victoire des Verts sur la plus petite des marges, plus d'un, parmi les observateurs, avait relevé la très bonne organisation. Le match s'est déroulé au stade du 5 Juillet, rouvert pour l'occasion, après une fermeture qui avait duré près de deux ans. La FAF avait même innové en la matière en consacrant un espace aux familles et, bien évidemment, ces dernières n'ont pas hésité à se rendre dans ce stade en grand nombre. C'était une première et le coup avait été bien planifié. Ce qui, apparemment, ne sera pas «reproduit» demain soir au stade de Blida. Un stade «incommode» ! Il faut rappeler que la sélection algérienne joue, depuis près de deux ans donc, ses matches au stade Mustapha Tchaker, de Blida. En somme, les Verts ont disputé dans cette enceinte sportive les trois matches du tour précédent, ainsi que le match de la phase aller de l'actuel tour, à savoir celui face à l'Egypte qui s'est soldé par une victoire des Algériens sur le score de trois buts à un. En somme, Ziani et ses coéquipiers ont bien réussi leur sortie à domicile. En d'autres termes, le stade de Blida a bien réussi aux Fennecs, comme diront certains. Par la suite, il y a eu ce match amical face à l'Uruguay. Une rencontre qui avait suscité l'enthousiasme des uns et des autres par rapport à deux facteurs. D'un côté, la qualité de l'adversaire a rehaussé la valeur du match, de l'autre, c'était une occasion de voir la nouvelle pelouse du stade du 5 Juillet. Les journalistes se sont rendus au stade deux jours avant la rencontre à l'occasion d'une conférence de presse animée par le sélectionneur national, Rabah Saadane. Déjà quelques critiques ont commencé à fuser au sujet de la qualité de la pelouse. Après, c'était carrément des joueurs de l'équipe nationale qui avaient émis des réserves quant à sa «viabilité». Finalement, les responsables de la sélection, après des discussions menées notamment avec les joueurs, ont décidé de «retourner» au stade de Blida, arguant que la pelouse de cette dernière est meilleure. Il est vrai que cela reste la prérogative des responsables de la sélection, mais il faut dire que les supporters, du moins une bonne partie d'entre eux, auraient voulu voir leurs Verts revenir au stade mythique du 5 Juillet. En dehors sa réputation, celui-ci offre beaucoup plus de commodités. L'accès au stade est moins pénible, pour ne citer que cet aspect, et la contenance est beaucoup plus grande. Depuis que la sélection réalise de bonnes performances, le public devient, au fur et à mesure que les Verts avancent dans la compétition, de plus en plus nombreux également. L'équation est difficile. Quoique le stade du 5 Juillet offre de meilleurs «services» en termes d'organisation, il est clair toutefois que la sélection évoluera là où les joueurs se sentiront le mieux. Il faut que tous les atouts soient de leur côté. Il faut quand même relever que l'organisation au stade de Blida est de loin meilleure que lors des premiers matches de la sélection. Pour dire que d'énormes efforts en ce sens ont été fournis par les responsables locaux. Une organisation qui s'améliore au fil du temps On se souvient que, durant l'été, une polémique avait éclaté, à l'occasion du match de la finale de la Coupe d'Algérie, opposant le CRB au CABBA, au sujet de l'absence d'eau dans le stade. Cela, sachant que certains supporters avaient pris place dans les gradins dans la matinée. Rester plusieurs heures sous un soleil de plomb sans eau n'a fait qu'irriter des supporters qui se sont déplacés pour «s'amuser» en regardant un match et non pour «souffrir». Fort heureusement, lors des rencontres qui ont suivi, les responsables du stade y avaient remédié en mettant à la disposition des supporters des sachets d'eau (il faut relever qu'en dehors de la disponibilité de l'eau, le problème de la nourriture se pose également dans les autres stades algériens, comme le 12 août dernier au stade du 5 Juillet, à l'occasion du match Algérie–Uruguay lorsque les responsables du stade n'avaient pas mis en vente des sandwichs). Cette fois-ci encore «faire pénétrer des canettes ou des bouteilles» à l'intérieur du stade est strictement interdit, a indiqué la FAF récemment dans un communiqué. Mais, l'instance footballistique assure les supporters que «la direction du stade assurera l'alimentation des supporters en eau, en quantité largement suffisante». Donc, normalement, ce problème ne se posera pas cette fois-ci. Toujours en ce qui concerne l'organisation, il est utile de signaler que la FAF a demandé, dans un récent communiqué, «aux personnes ne disposant pas de billet de ne pas se rendre au stade Mustapha Tchaker de Blida». Pour rappel, la vente des billets avait débuté jeudi dernier. Une opération qui se terminera la veille de la rencontre, puisque, le jour du match, aucun billet ne sera vendu. Il faut dire que, d'habitude, de nombreux supporters se déplacent vers le stade, souvent, sans être en possession d'un billet. Ce qui provoque quelques «problèmes» aux alentours du stade. Quelques jeunes espèrent toujours que les organisateurs les laisseront accéder au stade à la mi-temps. Mais, quelquefois, c'est la vente de «faux billets» qui est la cause de toute cette foule. Le risque d'utilisation des engins pyrotechniques En dernier lieu, il faut dire que ce qui fait le plus peur aux responsables de la Fédération algérienne de football, c'est l'utilisation des engins pyrotechniques à l'intérieur du stade. Les supporters algériens expriment, depuis quelques années, leur joie, que ce soit pour ce qui est de l'équipe nationale ou des matches de championnat, à chaque fois qu'il y a un but, par les fumigènes. Leur nombre est quelquefois tellement élevé que la visibilité à l'intérieur du stade devient nulle. Mais, il faut relever que, par exemple, lors du match amical du 12 août dernier face à l'Uruguay, les supporters n'avaient pas brandi beaucoup de fumigènes, même lorsque l'Algérie avait réussi à inscrire un but. En tout, il n'y avait pas plus de quatre fumigènes. Un «nouveau» comportement dû, comme l'expliquent certains, à la campagne de sensibilisation menée par les responsables de la FAF quelques jours avant la rencontre et même lors du match. En tout cas, pour le match de demain également, la FAF a tenu à lancer «un appel aux supporteurs de l'équipe nationale», les invitant «à faire preuve de civisme, de fair-play et de responsabilité à l'occasion de cette rencontre». Elle les prie notamment «de respecter l'exécution des hymnes nationaux des deux pays, de s'abstenir d'utiliser les engins pyrotechniques (fumigènes ou feux de Bengale) dangereux pour les spectateurs et préjudiciables à l'équipe nationale qui risque une sanction de la part de la FIFA et d'éviter de faire pénétrer des canettes, bouteilles ou tout autre objet contendant». Il est à rappeler que la commission de discipline de la FIFA avait infligé 20 000 dollars d'amende à la FAF, suite à l'utilisation d'engins pyrotechniques (fumigènes) sur le terrain, lors du match Algérie-Egypte, le 7 juin dernier. En cas de récidive, la Fédération algérienne, et par conséquent l'équipe nationale, risque gros. Aux supporters de faire preuve de prudence… A. A.