Photo : Riad Par Amar Rafa Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un long discours prononcé hier au siège du MDN, à l'occasion de la célébration du 46ème anniversaire de l'indépendance, a dressé un état des lieux de la nation. Le chef de l'Etat, qui était accompagné du ministre délégué chargé de la défense nationale Abdelmalek Guenaïzia, a été accueilli par le général de corps d'armée Gaïd Salah. Après avoir écouté l'hymne national et passé en revue un détachement de l'ANP, il a procédé à la remise de grades à 22 colonels qui ont été promus au grade de général. Devant l'état-major de l'ANP, le président Bouteflika a tenu à rappeler aux nouvelles générations, qui n'ont pas connu l'occupation, que l'indépendance du pays a été chèrement acquise, qu'il faudrait toujours la préserver, et que «le processus d'édification de l'Etat moderne, qui a commencé il y a seulement quatre décennies, n'était pas chose aisée sans les efforts et les sacrifices des Algériens sincères, des différents services de sécurité et de l'ANP». Le président Bouteflika, rappelant les efforts de l'Etat durant les dernières années pour garantir la paix et la sécurité, a indiqué que la conjoncture actuelle requiert la consolidation Et l'ancrage du processus de réconciliation nationale. «Nous n'allons pas revenir sur la mise en œuvre de ce processus dès lors que nous l'avons adopté avec la bénédiction du Tout-Puissant et le soutien indéfectible du peuple algérien qui l'a consacré par une majorité écrasante», a affirmé le président de la République qui a indiqué que sa conviction quant à la justesse de la réconciliation nationale est «forte et inébranlable» dans un Etat de droit «s'évertuant à protéger les droits de l'Homme, à promouvoir la démocratie dans son acception à la fois juste et innocente des accusations calomnieuses que des parties tendancieuses ou des organisations suspectes tentent de lui porter». Le président de la République a exprimé en outre sa volonté de donner un contenu concret à la réconciliation nationale «en dépit des voix sceptiques et des esprits sclérosés d'extrémistes qui tentent de remettre en cause cette initiative». Il a ensuite lancé un appel aux jeunes égarés, les incitant à retourner dans leur famille et leur pays. Le président de la République a affirmé que «l'Etat n'hésitera pas à faire face avec force et vigueur aux résidus de la criminalité et du terrorisme». «Qu'ils sachent également que les portes du pardon ne se fermeront jamais devant les jeunes, enfants de cette terre généreuse, qui font preuve d'une sincère volonté de se repentir», a indiqué le président Bouteflika. Au volet social, le président de la République a souligné la volonté de l'Etat de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder le pouvoir d'achat et le soutien aux couches défavorisées. En abordant l'emploi des jeunes, le président de la République se demande si, dans un pays qui tend à réduire la crise du logement et la dépendance alimentaire, consent aux programmes de développement d'énormes ressources financières, des jeunes préfèrent un emploi dans l'administration au travail dans les secteurs de l'agriculture et de la construction, où les opportunités d'emploi sont disponibles. Il a affirmé que l'administration à elle seule ne peut répondre à toute la demande. En abordant le phénomène de l'émeute, le chef de l'Etat a indiqué que la tragédie nationale est responsable de la perte de deux générations de jeunes, et qu'elle est la cause de tous les fléaux qui touchent la jeunesse envers laquelle il a lancé un appel en disant : «Vous n'avez pas de pays de rechange mis à part votre pays.» En rappelant les difficultés de la vie quotidienne mais aussi les réalisations en cours, le président Bouteflika a exhorté les jeunes à adhérer au processus de développement national, et à avoir confiance en eux-mêmes et en leur pays. «Nous comprenons leur vitalité et leur enthousiasme lorsqu'il s'agit d'exprimer leurs rêves, et même leurs doléances et protestations, encore doivent-ils le faire dans la sagesse et la pondération en adoptant des attitudes et des comportements civilisés, sans précipitation ni usage de la violence», dira le président Bouteflika. Et ce, avant d'appeler les responsables des services de l'Administration centrale et des wilayas et locaux d'ouvrir les portes du dialogue et de jeter des passerelles de confiance et à se rapprocher davantage des citoyens. Après avoir réaffirmé que la jeunesse constitue la priorité des priorités nationales, le chef de l'Etat a rappelé les réalisations dans les secteurs en faveur des jeunes, dont il est attendu qu'ils soient les bâtisseurs de la renaissance nationale.