De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Tout le monde attend vaillamment cette partie, qui, si elle sourit aux protégés de Saddane, marquera le grand retour des Fennecs dans la partition footballistique mondiale, après une si longue… longue absence ! Et ce même Saadane qui avait conduit la sélection de rêve au Mexique en 1986 aura l'honneur d'en reconduire au pays de Mandela une autre en 2010. Ainsi, les Constantinois, à l'instar de toute la population nationale, retiennent leur souffle à quelques heures du coup d'envoi. Le compte à rebours de cette empoignade aura été enclenché il y a quelques jours. C'est-à-dire lorsque les joueurs ont rejoint le centre de préparation. «On veut rendre visite aux stades sud-africains.» Un espoir unanime des citoyens qui reste réalisable avec la bonne volonté des Verts ce soir sur la pelouse du stade de Blida. Les trompettes et tambours n'ont pas encore retenti dans la ville du grand Rocher. Il semble qu'on ne veut pas anticiper sur la fête. «La soirée devrait être chaude. En fait, on attendait avec impatience cette rencontre depuis que nos capés ont damé le pion à cette équipe dans son propre fief. C'est le renouveau dans le sport roi qui est en train d'illuminer les rêves des Algériens brisés jusque-là par des transitions avec en prime un bricolage qui n'a que trop duré», déclare un mordu de l'équipe nationale. Pour le prénommé Y. M., «c'est tout ce qui reste d'intéressant et d'encourageant… Il faut que les couleurs nationales flottent au-dessus des stades. Personnellement, je demeure confinant. Notre équipe est bien armée pour se transcender». En cette soirée de Ramadhan, il est attendu que les cafés grouillent de supporters pour suivre le match. Cependant, jusqu'à hier, le sang-froid caractérisait les fans. Une sorte d'assurance mêlée à une appréhension profonde se lisait sur leur visage. «Les Verts doivent gagner. Le match est entre leurs mains. Les démons seront chassés par une victoire. Comme ça, l'Egypte rêverait… à un autre Mondial», ironisent-ils. En dépit des dires du coach national qui répète souvent l'expression «il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué», les esprits restent confiants tout en croisant les doigts… «sans méchanceté» pour que les Egyptiens ratent leur périple rwandais. «Moi, je ne pense pas de la sorte. L'essentiel pour Gaouaoui et ses coéquipiers est d'assurer les trois points sans se préoccuper des autres résultats», avance un supporter clubiste. De fait, les Zambiens ne viennent pas en simples victimes expiatoires à Blida. Ils joueront à fond leurs cartes à même de donner le tournis à l'adversaire. Car, pour eux, ce sera la carte de la dernière chance. Les Algériens ont, quant à eux, gagné la confiance du public, notamment après leur prestation honorable face aux ténors sud-américains, le 13 août dernier au stade du 5 Juillet. Ce fut un bon baromètre pour le onze national qui était venu à bout de la formation de l'Uruguay. Avec une victoire, même étriquée, les Algériens ont confirmé que les rencontres qu'ils ont gagnées sont bien méritoires. Et l'échiquier commence à prendre forme. «On ne doit pas se montrer trop confiants sur le terrain. Gardons la tête froide», tempèrent in fine quelques jeunes qui croient aux miracles footballistiques. Du moins en se montrant plus optimistes que cette dernière appréciation dès lors que l'équipe a montré ce dont elle est capable, on pense que, ce soir, la veillée ramadhanesque sera agrémentée par un ticket ô combien cher et de valeur : la qualification pour la Coupe du monde !! La fête s'annonce longue… à Constantine.