De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Et si l'Algérie réitère l'exploit de 1982 où elle a mis K.-O. Brytner et ses pairs ? «T'es fou ou quoi…» répondait un jeune fervent. «A cette époque, on avait un entraîneur.» Sans trop enfoncer l'actuel coach national à qui on n'a cessé d'adresser des reproches pour son jeu prudent et stérile en attaque, la population locale est parvenue à un leitmotiv : «Laissez les joueurs s'exploser sur le terrain…» Sinon recourir à la solution émise par l'ancien maestro de Gijon, Khalef qui prônait sur une chaîne marocaine un jeu serré contre les Anglais. «On doit évoluer en 5-4-1 pour mettre en étau le jeu anglais. C'est le seul moyen de s'en sortir… et encore, car l'équipe nationale, faut-il le répéter, n'est pas assez préparée pour ce Mondial. Et les nouveaux joueurs importés ne pourraient en une journée coordonner leurs automatismes», a-t-il dit, ajoutant qu'«il faut aussi trouver des solutions sur le flanc droit avec Matmour afin d'équilibrer la force de pénétration par les ailes». En fait, la défaite contre les faibles Slovènes demeure en travers de la gorge de la population locale. Elle ne pourra s'oublier sans un coup de fierté des Zianis et consorts. C'est l'appréciation globale émise à Constantine à quelques heures du match contre la redoutable mais pas imprenable formation anglaise menée par Capello. «De toute façon, on n'a rien à perdre, il faut que les joueurs se libèrent d'eux-mêmes sans trop se soucier de la tactique jusqu'ici douteuse et incompréhensible de Saadane», analyse un jeune connaisseur du sport roi et accro des émissions footballistiques animées par des experts. Sans trop rêver, les citoyens s'attendent à une empoignade dès lors que les Anglais sont tenus de faire un résultat positif vu leur match nul concédé en ouverture contre les Etats-Unis. Mais ce qu'ils revendiquent le plus aux Fennecs, c'est d'entamer le match comme ce fut le cas contre la Côte d'Ivoire en Angola. «Les Verts devraient se surpasser de la sorte», insistent des supporters constantinois. «Il est un petit brin d'espoir qu'il faudra matérialiser du moins par le jeu que l'on connaît à l'équipe nationale d'Algérie», soutient un autre. Tous les citoyens attendent avec impatience cette seconde sortie des «guerriers du Sahara» appelés à prouver sur le tapis sud-africain que la partie contre la Slovénie était un pur concours de circonstances aggravé -on ne le répétera jamais assez- par un mauvais coaching de Saadane. Certes, la chose ne s'annonce pas de tout repos mais il ne faut pas occulter aux joueurs algériens leurs capacités et technicité avérées. Pour cela, on citera Belhadj, Ziani et autre Lacen. «Je pense que les joueurs algériens sont imprévisibles. Déjà pour intéresser les managers présents en Afrique du Sud, il leur faut étaler sans retenue leurs prouesses. Cet atout constituera un autre point dont les répercussions seront positives en tout compartiment», juge un autre adepte des Fennecs qui, de son côté, s'est transformé en blondinet. Si paradoxal que cela puisse paraître, le travail de l'entraîneur est relégué au second plan par la majorité des sportifs qu'on a questionnés sur ce match de «go home» en cas de défaite pour l'une ou l'autre équipe. Comme c'est le cas pour un cadre à Constantine qui affiche un pessimisme flagrant en soutenant mordicus : «La vérité est amère, mais je demeure réaliste. Nous n'avons pas d'entraîneur. Si on veut réussir, pas de sentiment dans le foot. La meilleure défense, c'est l'attaque», affirme-t-il. Un autre sportif, ex-président du club sportif constantinois a jugé que le virage a été raté contre la Slovénie pour faire douter les Britishs qui assurément entreront en trombe pour récolter les trois points.