Photo : Riad Par Badiaa Amarni Longtemps considéré comme un pays pétrolier et non minier malgré des potentialités anciennes dans ce domaine, l'Algérie attire de plus en plus de partenaires pour l'exploration et l'exploitation de l'or, une substance dont les prix se sont envolés ces derniers mois sur le marché mondial. Les statistiques font état de la production de pas moins de 657 kilogrammes d'or durant les sept premiers mois de l'année en cours contre seulement 600 pour toute l'année 2008, selon les dernières déclarations du directeur général de l'Entreprise d'exploitation des mines d'or (Enor). Cette production a permis la réalisation d'un chiffre d'affaires de 1,47 milliards de dinars, équivalant à 20 millions de dollars pour un prix moyen de 928 dollars l'once. La production dont il s'agit provient en majorité du gisement de Tirek-Amessmessa (Tamanrasset). Plusieurs sites en exploitation Il faut savoir qu'il existe actuellement plusieurs gisements d'or en Algérie, localisés essentiellement dans la région du Hoggar. Le gisement de Tirek, à 400 km de Tamanrasset, est formé de réserves géologiques de l'ordre de 730 000 tonnes ayant une teneur moyenne de 18 grammes par tonne. Le gisement d'Amesmessa, situé à 460 km à l'ouest de Tamanrasset, dont les réserves géologiques sont de l'ordre de 3,38 millions de tonnes avec une teneur moyenne de 18 g/t. Le gisement de Tiririne-Hanane, situé à 450 km à l'est de Tamanrasset avec des réserves géologiques de l'ordre de plus de 480 000 tonnes avec une teneur moyenne de 17 g/t. Le gisement d'In Abegui a des réserves évaluées à 2 807 000 tonnes avec une teneur de 3,59 g/t. Les réserves mises en évidence sont de l'ordre de 100 tonnes. Quant au potentiel global, il est estimé à plus de 200 tonnes. La production d'or pour l'année 2008 a été réalisée à partir du minerai aurifère du gisement d'Amesmessa, extrait, préparé et traité au niveau des installations de la mine d'Amesmessa. Elle s'est élevée à 646,94 kg, en hausse de plus de 173,7 % par rapport à l'année 2007. Ce niveau de production, jamais atteint auparavant par l'entreprise Enor, si ce n'est cette année où la production est encore poussée à la hausse, est dû à l'ouverture et à l'entrée effective en production de la mine d'Amesmessa, au début de l'année 2008. L'objectif escompté de cette entreprise est de porter progressivement, à partir de l'année 2009, sa production annuelle à 1,8 tonne puis à 3 tonnes/an. L'entreprise Enor, issue du partenariat associant l'opérateur australien GMA et l'entreprise nationale Sonatrach, demeure encore en 2008 le seul producteur d'or en Algérie à partir de son gisement d'Amessmessa. A retenir aussi que, depuis l'année 2001, date de mise en production du gisement de Tirek (gisement exploité jusqu'à la fin de l'année 2007), l'Enor a produit au total 3 558,1 kg d'or. A partir de l'année 2005, la production d'or a baissé jusqu'en 2007 pour se redresser et atteindre en 2008 le plus haut niveau depuis la mise en production en 2001 des gisements d'or de Tirek-Amessmessa. De plus en plus d'investisseurs étrangers intéressés Ces résultats, même s'ils restent en deçà des potentialités dont dispose le secteur de l'énergie et des mines, sont le fruit d'une politique menée par ce secteur, qui a commencé par lancer des appels d'offres nationaux et internationaux et mener une campagne d'information à l'international pour informer des conditions géologiques et du potentiel minier que recèle le sol algérien. De plus, la fluctuation des prix de l'or a poussé les responsables en charge du secteur à mettre sur le marché des adjudications et des sites en vue de développer l'exploration et, éventuellement, l'exploitation de ce produit. Beaucoup d'intérêt est manifesté aujourd'hui par des investisseurs étrangers de différentes nationalités qui s'intéressent de plus en plus aux opérations d'adjudication comme c'est le cas pour le consortium australien associé de Sonatrach dans l'exploration aurifère dans le sud du pays, plus précisément dans le gisement d'Amesmessa. Cet intérêt émane aussi de nationalités diverses, dont des Chinois, des Canadiens, des Emiratis... Tout cet intérêt prouve l'existence de réserves importantes. D'ailleurs, et comme c'est le cas pour plusieurs autres secteurs, les perspectives d'exportation sont d'actualité à moyen et long terme. Ce sera même une occasion de diversifier les exportations et de faire participer le secteur des mines à côté des hydrocarbures à la croissance de notre économie. Faut-il signaler que le développement du secteur aurifère s'inscrit dans le cadre d'un programme global de développement de tout le secteur minier qui intéresse de plus en plus d'opérateurs nationaux et étrangers.