Synthèse de rédaction internationale La commission électorale afghane a annoncé avoir annulé les résultats de 447 bureaux de vote de l'élection présidentielle du 20 août dernier, en raison de fraudes. Selon un porte-parole, «les résultats de 447 bureaux de vote, sur 25 450 ouverts le jour de l'élection présidentielle afghane, ont été annulés à cause de fraudes». Ainsi, l'intégralité des votes émis dans 447 bureaux à travers le pays ont été déclarés nuls à cause de fraudes», selon Mohammad Noor, porte-parole de la commission indépendante électorale (IEC). «Cela pourrait concerner autour de 200 000 votes», a-t-il précisé. De nombreux observateurs afghans et étrangers avaient signalé des irrégularités le jour du scrutin, à plus ou moins grande échelle, selon les sources, au scrutin présidentiel et aux élections provinciales qui se tenaient simultanément. En pleine flambée des attaques d'insurgés et alors que les forces internationales révisent leur stratégie militaire, l'Afghanistan a organisé le 20 août la deuxième élection présidentielle de son histoire, en même temps que des élections provinciales. Selon les derniers résultats partiels rendus publics hier soir et portant sur un peu moins de 75% des bureaux de vote, M. Karzai, donné favori du scrutin, rassemblait 48,6% des suffrages déclarés valides, contre 31,7% pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah. Le candidat indépendant Ramazan Bashardost est troisième avec 10,7% des voix. Il est suivi par l'ancien ministre des Finances Ashraf Ghani, qui obtient 2,7% des suffrages. Les résultats rendus publics hier semblent ainsi confirmer la tendance observée jusqu'à maintenant. Les précédents résultats partiels, portant sur le dépouillement de 60% des suffrages, donnaient au président sortant 47,3% des voix. Depuis le lendemain du scrutin présidentiel, le camp du sortant Hamid Karzai clame sa victoire, tandis que son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah affirme être en tête. Pour l'emporter au premier tour, un candidat doit rassembler au moins 50% des votes plus une voix. Si aucun candidat n'y parvient, un second tour sera organisé, vraisemblablement en octobre. Par ailleurs, les observateurs craignent des violences populaires si les partisans de l'un ou l'autre perdant jugeaient l'issue du scrutin trop entachée de tricherie. «Nous avons un mauvais gouvernement. Nous avons la corruption. Nous avons la drogue. Nous avons une guerre. [...] Et là-dessus, qu'arrivera-t-il si un leadership est imposé au peuple via des élections frauduleuses ?» s'est interrogé M. Abdullah samedi dernier lors d'une conférence de presse. «J'appelle toujours mes partisans à rester calmes, mais la patience de la population s'épuisera un jour», a-t-il prévenu. Depuis plusieurs mois les violences atteignent des records en Afghanistan, faisant de 2009 l'année la plus meurtrière depuis la chute du régime des talibans fin 2001.