C'est déjà la rentrée pour les 8 millions d'élèves qui, le cœur débordant de nostalgie et en même temps heureux de retrouver leurs amis, reprendront le chemin de l'école. Finies les vacances, il faudra se lever à nouveau tôt le matin et se conformer à des horaires, alors que, durant plus de 3 mois, la vie s'est écoulée agréablement au rythme des enfants. Plus que 4 jours avant que les cours et les préaux vibrent aux cris des potaches qui se réhabitueront vite à la rigueur de l'année scolaire. Certains franchiront le seuil des établissements pour la première fois, se retrouveront «avec les grands» et étrenneront un long cursus. Ceux qui feront les frais de ces retrouvailles et de la joie des plus petits qui font connaissance avec l'école, ce sont forcément les parents. Ils ont d'ailleurs commencé à mettre la main à la poche et à répondre aux exigences de leur progéniture en matière d'habillement. L'accès aux boutiques représente pour le chef de famille une véritable torture, vu les prix qui ne cessent d'être revus à la hausse. Le comble de la difficulté, c'est lorsque la maisonnée compte deux ou trois enfants scolarisés, parfois plus. C'est alors la saignée pour beaucoup, notamment lorsque la rentrée intervient en même temps que le Ramadhan et la fête de l'Aïd. C'est le cas ces dernières années. Les nombreuses dépenses grèvent sérieusement le budget, et le cœur meurtri de ne pouvoir offrir le meilleur à leur progéniture, beaucoup de parents se rabattent sur la production chinoise dont regorgent les étals et dont les prix conviennent plus ou moins à leur pouvoir d'achat. Moins chanceux sont les autres, ceux qui n'ont d'autre choix que d'aller fouiner dans les friperies à la recherche de quelques articles en bon état. Ils le font la mort dans l'âme, souvent en l'absence des concernés, les enfants, auxquels ils préfèrent épargner cette épreuve. L'acquisition des fournitures et des manuels scolaires en est une aussi pour des chefs de famille qui n'en ont pas fini de boire la tasse. R. M.