L'instauration de la taxe sur les véhicules neufs dans la loi de finances complémentaire pour 2008 et sa majoration pour les grosses cylindrées, prévues dans la LFC de l'année en cours, ont suscité mout remous et réactions chez les concessionnaires. Le cri au loup s'est vite fait entendre, allant jusqu'à la supposée défense du citoyen modeste qui ne pourra plus s'offrir un véhicule en raison de la répercussion négative de la taxe. Les pouvoirs publics se sont expliqués sur l'instauration de cette taxe, impopulaire certes, en laissant entendre qu'elle contribuerait à faire baisser les importations évaluées à des milliards de dollars, mais surtout à inciter les concessionnaires et /ou les maisons mères à investir dans l'industrie automobile en Algérie. Cette dernière est devenue, de l'aveu même du premier argentier du pays, un portefeuille dans lequel il faut puiser jusqu'à tarissement. Aussi, et après moult polémiques et la persistance du gouvernement dans sa décision, voilà que les concessionnaires, en collaboration avec le FCE et l'Union professionnelle de l'industrie automobile, ont pris sur eux de préparer des propositions à transmettre au gouvernement en vue de l'implantation d'une industrie de fabrication d'automobiles. Une décision qui ne peut s'expliquer que par la poussée au plus profond de leurs retranchements desdits concessionnaires, voyant que les pouvoirs publics se sont fait un point d'honneur de ne pas reculer. Cela signifie également qu'ils viennent de faire l'aveu que l'implantation d'usines de construction ou de montage de véhicules est bel et bien possible en Algérie, contrairement à ce qu'ils laissaient entendre il n'y a pas si longtemps. A savoir que notre pays mettaient les bâtons dans les roues de potentiels investisseurs, parce que ne se soumettant pas à leurs conditions, voire à leur chantage. Il s'est même trouvé un constructeur qui, après avoir opté pour le montage de véhicules chez nous, a vite fait de retourner casaque en raison du refus des pouvoirs publics de se laisser piéger. Présentement, les concessionnaires semblent revenir à de meilleurs sentiments en admettant que «impossible n'est pas français» pour peu que la volonté existe et que les appétits voraces s'estompent. Comme quoi, l'adage qui dit qu'«à quelques chose malheur est bon» trouve toute sa signification dans l'initiative qui vient d'être prise. Tout le reste relève de la négociation entre partenaires. F. A.