Une source proche du dossier a dévoilé à L'Expression que le gouvernement a décidé une hausse de 100% sur l'achat de toute sorte de véhicules neufs mis pour la première fois en circulation. Une taxe de trop! Le gouvernement a décidé de doubler la taxe sur l'achat de véhicule neuf. Cette taxe sera incluse dans la loi de finances complémentaire de l'exercice en cours. C'est ce qu'a dévoilé hier à L'Expression une source proche du dossier. La même source affirme que ce projet prévoit une hausse de 100% par rapport à la taxe décidée dans la loi de finances complémentaire 2008. Ainsi, chaque acquéreur d'un véhicule neuf doit s'acquitter, en vertu de ce projet qui fera l'objet d'une ordonnance qui sera signée le président de la République, d'une taxe variant entre 100.000 et 300.000 DA. La taxe actuelle varie entre 50.000 et 150.000 DA. A noter que la variabilité de la taxe dépend de la cylindrée et de la carburation du véhicule automobile. La même source illustre par cet exemple: une taxe minimale de 200.000 DA est imposée sur les véhicules de plus de 2500 cm3. Dans le même cadre, le gouvernement a décidé d'imposer la même taxe sur l'acquisition de véhicule poids lourd. Les camions et les bus seront soumis, selon ce même projet, à des taxes allant jusqu'à 500.000 DA. Une taxe de 350.000 DA est imposée à un camion dont le tonnage est inférieur à 20 tonnes. S'agissant des bus, la même source affirme qu'ils sont concernés par ces mêmes dispositions légales. La hausse de ces taxes sera effective à compter de la signature de la loi de finances complémentaire et sa publication dans le Journal Officiel. Cette taxe, déjà impopulaire, touchera de nouveau les petites bourses. Car ce sont les citoyens «simples» qui subiront les conséquences de cette politique. En outre, notre source n'a pas dévoilé les raisons d'une telle augmentation. La justification annoncée l'année dernière par le gouvernement est que cette taxe subventionnera les prix du ticket du métro et du tramway d'Alger. Or, cette année, aucune explication n'a été fournie pour le moment. Les spécialistes du marché de l'automobile expliquent cet état de fait par la volonté affichée de l'Etat algérien à réduire le parc automobile en Algérie. L'année dernière, cette taxe automobile a suscité des réactions controversées de la part des concessionnaires, des citoyens et des élus du peuple. Les concessionnaires algériens ont été les premiers à réagir. C'est, en effet, sous l'égide de leur association, Association algérienne des concessionnaires automobiles algériens (Ac2a), qu'ils avaient confessé le regret de ne pas avoir été associés par les pouvoirs publics à l'élaboration de ces mesures, qui ont finalement force de loi à la faveur des nouveaux textes qu'ils ont descendu en flammes. A coups d'arguments forts, ils ont en effet tenté de démontrer que ces mesures ne peuvent que pénaliser le client et frapper de plein fouet l'activité des concessionnaires, pourtant pourvoyeuse de pas moins de 80.000 emplois directs. Les citoyens n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement et ils n'ont pas caché leur colère vis-à-vis de cette taxe. De leur côté, les parlementaires ont mené une véritable bataille pour imposer au gouvernement une révision du taux de la taxe sur les véhicules neufs. Ces derniers ont proposé une nouvelle fourchette avec une baisse allant jusqu'à 60%. D'autres députés ont préconisé de ramener cette taxe à 1% du prix du véhicule. Finalement, le gouvernement n'a pas retenu ces propositions. Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement à l'époque, et son ministre des Finances, Karim Djoudi, étaient catégoriques: «La taxe est maintenue. Il n'y a aucune raison objective qui pousse le gouvernement à revoir sa décision. Ce que certains organes propagent relève de la rumeur», a précisé M.Djoudi. Le niet fut confirmé, quelques minutes après, par le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, qui a estimé que la «rumeur reste une rumeur».