La célèbre waada «mawssim Sidi El Hasni» se tiendra, cette année, du 9 au 11 juillet, apprend-on auprès du petit-fils du saint patron de la ville et non moins cheikh de la tarika taïbya, Mouley Hassen Cherif El Ouazzani. Hier a eu lieu la cérémonie traditionnelle du sacrifice du taureau au sein de la zaouïa qui abrite également le tombeau du saint homme ainsi que d'autres de la même lignée. En présence de mouridine, adeptes de taïbya, et d'autres confréries invitées, le taureau est offert en sacrifice. La waada est l'occasion d'une nourriture abondante pour les pauvres et les petites gens qui viennent se rassasier pendant plus de trois jours de fête et de «tahalil». Le mawssim de Sidi El Hasni verra également la tenue de la fameuse selka où plus d'une centaine de cheikhs et d'élèves réciteront le Coran dans son intégralité, du crépuscule jusqu'à l'aube sans interruption. Une scène envoûtante et assez extraordinaire qui vous donne la chair de poule. Le lendemain, les invités sont conviés à une cérémonie offerte par les troupes folkloriques de Gourara et de Twat. Avec leurs sons mélodieux et leurs rythmiques inspirés des fins fonds de notre immense Sahara, les présents sont emportés dans une atmosphères de chants religieux et de chorales mystiques extraordinaires. Les intonations du baroud fusant des fusils traditionnels du Sahara vous arrachent également de votre monde silencieux et monotone. Le jour de la clôture, les invités et les confréries sont conviés à une procession vers la zaouïa du saint patron de la ville d'Oran, Sidi El Houari. Sur plus de trois jours, les ruelles limitrophes à la zaouïa vivent au rythme de cette waada célèbre. L'afflux des zaouïas de la confrérie des autres wilayas se fait selon un rituel précis et très important. Chaque zaouïa de wilaya doit marquer une halte à près d'un kilomètre du lieu de la zaouïa mère. La zaouïa invitée doit se regrouper et avancer vers la zaouïa du saint homme en chantant louanges et chants d'allégeance au cheikh et à son maître. De leur côté, les chouyoukh de la zaouïa mère attendent devant le siège du mausolée pour se faire remettre le drapeau de la zaouïa invitée en guise d'allégeance. Les drapeaux seront entreposés dans la cour de la zaouïa, jusqu'au jour du départ où ils seront remis avec le même rituel. Notons que le deuxième séminaire national de la confrérie n'a pu avoir lieu faute de financements. Malheureusement, cette année, la waada intervient en l'absence d'un grand érudit de la tarika, à savoir cheikh Ahmed de Oggaz, décédé il y a quelque temps.