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Les fêtes populaires, un patrimoine en perdition
Seule une décision politique permettra de revaloriser ces pans de la mémoire collective
Publié dans La Tribune le 25 - 02 - 2010

De notre correspondant à Oran
Mohamed Ouanezar
Il est loin ce temps où les groupes sociaux vivaient selon les croyances ancestrales et traditionnelles en Algérie. Un temps fait de croyances spirituelles, de cérémonies ancestrales, mythiques et mystiques en l'absence de toute forme d'autorité policière, judiciaire, politique ou autres. Seuls les saints étaient là pour apporter leur baraka et leur bénédiction. Ils légiféraient, tranchaient dans les cas extrêmes, séparaient et, surtout, réconciliaient les protagonistes et belligérants. Certains autres étaient connus pour leur pouvoir de guérison, leur force mentale et spirituelle, etc. La sagesse et surtout l'autorité spirituelle de ces saints patrons, ces «walis» ancestraux, bien qu'elle soit très loin derrière nous, demeure perpétuée partout dans le pays par le bon sens de nos aînés et leur attachement aux traditions. C'est notre héritage culturel, civilisationnel et patrimonial indélébile.
Au Maghreb et particulièrement en Algérie, la culture traditionnelle et le patrimoine intangible sont essentiellement transmis par voie orale et préservés dans des groupes sociaux déterminés.
Les plus grandes manifestations traditionnelles patrimoniales sont sans doute les fêtes populaires. A Oran, il en existe une multitude, essentiellement, dans les douars et les bourgs éloignés. Mais pas seulement. Dans la ville d'Oran, les saints continuent de vivre et de réconcilier les gens. Annuellement, les fidèles perpétuent jalousement ces traditions à travers l'organisation des «waadi» (pluriel de «waada», fête à la mémoire du saint-patron de la région, ndlr). Il s'agit, en fait, de l'une des multiples formes de la fête populaire où l'exorcisme et le mea culpa sont de mise. Il existe également la «zerda» où les petites gens viennent se restaurer et s'abriter des complications de la vie. Mais il y a également la forme la plus usitée dans les régions situées exclusivement dans les Hauts Plateaux et le Sud algériens, la «nechra», qui consiste en l'organisation de fêtes grandioses d'exorcisme où le sacrifice est de mise. Elles sont ponctuées de séances de thérapie et d'exorcisme pratiquées par des «talebs» (guérisseurs qui s'appuient sur les versets coraniques, ndlr) expérimentés qui doivent extirper les «djins» (démons) des corps malades. Un véritable moment de mysticisme où le rêve se mélange à la réalité, où la réalité côtoie l'imaginaire dans un monde de couleurs envoûtantes, d'encens (b'khour) et de bonjoin (el jaoui).Avec le temps, ces rituels ont fait également irruption dans les fêtes populaires citadines actuelles. Ces dernières tentent, tant bien que mal, de faire vivre continuellement ce temps ancestral où le saint occupait le sommet de la pyramide sociale. Le saint est ce «catalyseur de toutes les formes pratiquées du sacré. Le sauveur des groupes sociaux et leur protecteur spirituel du mal», comme le définissent les sociologues. Aujourd'hui, dans la ville d'Oran subsiste une seule fête ancestrale populaire. La traditionnelle «waada» d'Oran, organisée par l'association de la tariqa Taybia de Sidi El Hasni. Les héritiers de ce saint patron venu du Maroc voisin, qui a élu domicile à Ammi Moussa, dans la wilaya de Relizane, où il a érigé sa «zaouïa» mère, tiennent à perpétuer sa mémoire et la pratique de la «waada» ancestrale. Seulement, les «waadi» continuent de se battre et de lutter pour leur existence, tant il est vrai que les pouvoirs publics locaux n'accordent aucun intérêt à la mémoire collective. Seule la Sonatrach avait contribué depuis deux années déjà au financement des séminaires autour de la «tariqa», organisés simultanément avec la «waada». Les contributions des fidèles de la «tariqa» sont également importantes dans la survie de la «waada» et de ses pratiques.
Traditionnellement organisé par la «zaouïa Allaouia», le «mawssim» Sidi El Houari, qui faisait la fierté des habitants de la wilaya et de la ville d'Oran, n'est plus pris en charge, faute de ressources. Dans les bourgs avoisinants, les fêtes traditionnelles ont repris mais de manière très fruste et très confinée. Seule la «waada» de Sidi El Hasni est grandiose par sa vivacité, son impact, ses couleurs blanchâtres et verdâtres envoûtantes et ses milliers de pèlerins venus du Grand Sud algérien, du Maroc et des différentes wilayas du pays. Une fête traditionnelle qui attire annuellement des touristes au nombre quelque peu timide, mais annonciateur de beaucoup de lendemains radieux, si les responsables locaux savent mettre en valeur et exploiter ce patrimoine.
A ce titre, les autorités locales et centrales ont le devoir de perpétuer ces pans de notre mémoire collective, de notre histoire et de notre héritage mystique commun.


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