La célèbre waada de Sidi El Hasni, connue aussi pour être celle d'Oran, se tiendra du 15 au 17 juillet de l'année en cours. Les organisateurs, qui s'attellent à faire les dernières retouches, annoncent la participation d'une quarantaine de wilayas. Quelque 150 zaouïas de différentes régions du pays seront présentes à travers leurs fidèles lors de cette édition, nous dit-on. Cela sans compter les invités du Maroc et d'Afrique. Comme chaque année, la waada sera marquée par un cérémonial mystique qui caractérise cette zaouïa mère de la tarika taybia depuis des siècles. Les zaouïas qui assisteront à la waada devront faire preuve d'allégeance au cheikh suprême afin de bénéficier de ses grâces et de sa baraka. La journée qui précédera celle de la waada verra un ballet incessant des arrivées des zaouïas en grande pompe. Cet événement est surtout marqué par un cérémonial haut en symboliques. Cela à travers la remise du drapeau vert entre les mains du cheikh de la zaouïa mère. Un geste rituel qui recèle une haute signification dans cette pratique ancestrale mystique. L'événement sera précédé par la selka, une lecture des 60 sourates (hizb) du Coran, du crépuscule jusqu'à l'aube. La selka ne sera entamée qu'après la cérémonie du sacrifice du taureau dans une ambiance à la fois festive et rituelle détonante. Sous les youyous des femmes et des chœurs mélodieux louant Dieu et son Prophète (QSSSL). Vient, ensuite, la hadra, une animation folklorique comportant des chants religieux, mystiques et divins très envoûtants. Les chants religieux et les détonations du baroud des fusils traditionnels imprègnent une ambiance particulière à cet endroit où se situe le mausolée du saint homme Sidi El Hasni et de ses enfants. De loin, les troupes Gourara d'Adrar ou encore Ahellil de Timimoun et autres troupes folkloriques de notre immense Sahara font la différence. Certains inconditionnels de la waada font le déplacement du monde entier, notamment d'Europe. La hadra peut durer jusqu'à trois journées entières, imprégnant à la ville une sacrée ambiance. Le dernier jour de la waada s'achève par une grande procession blanchâtre en direction du mausolée du saint homme de la ville, Sidi El Houari, dans le quartier portant son nom. La waada d'Oran se tient depuis les années 1800. Malgré l'occupation coloniale, elle a continué à se perpétuer de père en fils parmi la famille des chorfa de Ouazzane à Oran.