Ces derniers temps, on assiste, quelquefois ébahis à l'émergence au sein de notre jeunesse d'une variété de langages qui reflètent, à n'en point douter, certaines évolutions ou même régressions, cela dépend des points de vue et des approches adoptées, de la frange juvénile algérienne. Aujourd'hui, des expressions branchées désignant des manières de parler argotiques ou des tournures à la mode ont pignon sur rue et s'invitent même dans les foyers. Chose impensable, il y a de cela quelques années. Mais est-ce étonnant ? Eh bien, non car tout démontre que notre jeunesse est attachée à son identité spécifique. Mais, identité serait un mot à employer au pluriel car, force est de le constater, nos jeunes ne parlent pas tous de la même manière. Alors qu'une certaine jeunesse était scotchée aux écrans des télés de M6, TF1 et Canal +, une autre est venue la détrôner, celle qui ne rate pas les feuilletons turcs, libanais et syriens. Du coup, les parlers moyen-orientaux font fureur et façonnent désormais les mots de toute une génération. Mais, si les influences changent, l'élément déterminant et le dénominateur commun à toute cette vitalité langagière de notre jeunesse restent les même : la frustration et le mal-vivre. Le vocabulaire, les types de discours, bref, les différents lexiques nous renvoient directement à ces désirs de vivre pleinement sa jeunesse dans une société étouffante. Le sexe, l'amour clandestin, le désir de vivre ailleurs sont autant de registres sur lesquels viennent se greffer tous ces nouveaux mots que nos jeunes inventent quotidiennement pour les besoins de leur phraséologie atypique. Mais ces derniers sont tellement disparates qu'il va falloir nous dire comment tu parles pour savoir quel jeune tu es… A. S.