Apparu sur la scène politique il y a une dizaine d'années, le Front national algérien (FNA), est un parti politique atypique qui détonne dans un cénacle politique algérien à tout le moins convenu. Il en est de même de son leader, Moussa Touati, qui émerge quelque peu des rangs d'une classe politique tout aussi conventionnelle. Il y a bien aujourd'hui un phénomène «front nationaliste» qui, sinon balaie tout sur son passage, prend date pour les joutes politiques à venir. La bonne tenue du FNA lors des deux scrutins législatif et local est en soi révélatrice de l'émergence d'une nouvelle pensée politique, plus proche des réalités des citoyens, plus pragmatique et surtout plus ouverte sur la société. Bien que se positionnant comme «nationaliste», le Front national algérien se réclame cependant d'un nationalisme moderniste en phase avec les demandes et besoins des citoyens algériens. C'est ce que son leader Moussa Touati a voulu expliquer aux journalistes de L'Expression lors de la rencontre. «A Coeur ouvert». Il est de fait que les Algériens qui ont voté pour les candidats du FNA, aux dernières élections, se reconnaissent peu ou prou dans la démarche politique d'un parti dont les membres sont issus de la génération post-indépendance. C'est cette qualité qui fait aujourd'hui la différence avec d'autres partis -plus anciens mais décalés par rapport à la réalité de la société algérienne- qui semble avoir séduit les Algériens qui veulent croire dans l'aura de responsables politiques, plus en phase avec leurs préoccupations. Ce qui est également à relever, est que Moussa Touati parle avec des mots qui sont ceux du commun des Algériens, directs, ni emberlificotés ni baroques ou opaques, comme est le langage des vieux renards de la politique algérienne. En un mot, Moussa Touati, son équipe et son parti, le FNA, ont introduit une note de fraîcheur dans un champ politique algérien devenu trop politicien et éloigné des vrais problèmes qui se posent à la société et à la nation. Et c'est cela qui importe pour les Algériens: le devenir du pays aujourd'hui phagocyté par des carriéristes. En réalité, outre le fait que l'équipe dirigeante du FNA soit de la génération post-indépendance -ce qui est le cas de l'écrasante majorité de la population algérienne de 2008- c'est sans doute et surtout sa capacité d'écoute qui, en dernier ressort, a séduit les Algériens qui lui ont donné leurs voix. Sur la politique, l'économie et la régression du pouvoir d'achat des citoyens, la révision de la Constitution, sur la corruption et d'autres faits d'actualité (voir notre dossier), l'invité de L'Expression a donné des points de vue et explications assez convaincants. Le FNA semble adopter une nouvelle forme d'«avant-gardisme» politique. Acceptons-en l'augure et attendons de voir les positions futures du Front national algérien sur les questions qui interpellent la classe politique et la société algérienne.