S'exprimant jeudi dernier en marge de la présentation du programme d'approvisionnement du marché national en gaz durant la période 2009-2018, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a avancé que l'Algérie dispose de «près de vingt-neuf mille tonnes de réserves prouvées d'uranium» qui peuvent être «exploitées dans la production de l'énergie nucléaire», et qu'il veut «signer» le protocole additionnel au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Par comparaison à beaucoup de pays, cette quantité n'est pas importante ; elle permet de faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d'une capacité de mille mégawatts chacune et pour une durée de soixante ans. Le ministre a ajouté que l'Algérie «est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer le protocole additionnel et qu'il est soumis à toutes les inspections de l'AIEA». «Tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections». «Ce qui n'est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s'érigent en juge des autres», a-t-il dit. L'Algérie a lancé en août et septembre des appels à manifestation d'intérêt pour la mise en adjudication de neuf sites d'uranium, tous situés à Tamanrasset. Chakib Khelil, qui avait pris part à la 53ème session de la conférence générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) tenue récemment à Vienne, avait souligné l'importance «des activités de coopération» entre l'Algérie et l'AIEA «qui se déroulent de façon satisfaisante». Parmi les projets programmés qui font «objet d'un suivi régulier avec les structures de l'Agence», il cite «le lancement du processus d'introduction de l'électronucléaire, suite à la décision prise à ce sujet et dont a été informé le directeur général de l'AIEA». «La mise en place d'un cadre juridique approprié a été entamée avec le concours de l'Agence. L'établissement d'une coordination entre les différents acteurs nationaux ainsi que l'élaboration d'un programme de valorisation des ressources humaines et de création de compétences sont également en cours.», a-t-il rappelé. Dans ses projections, l'Algérie ambitionne de créer une centrale nucléaire tous les cinq ans. Le nucléaire fait partie d'un vaste programme sur les énergies renouvelables. Beaucoup de choses ont été faites, dans ce domaine, jusque-là : d'abord sur le plan législatif, un texte de loi est en cours d'élaboration. Il est attendu qu'il soit voté par le Parlement avant la fin de l'année en cours. La loi en projet prévoit, entre autres, la mise en place d'une somme de structures à impliquer dans le développement des énergies renouvelables. Un institut spécialisé dans les énergies renouvelables ainsi qu'un institut de génie nucléaire seront créés dans cette perspective. Ces instituts viendront consolider la fonction de formation dans le secteur de l'énergie et des mines. Autre élément fondamental dans la promotion des énergies propres : la coopération. Au cours de ces dernières années, une série d'accords de coopération dans le nucléaire civile ont été signés. On en retient deux : un premier conclu avec les Etats-Unis, un deuxième avec la France. D'autres accords sont prévus avec d'autres pays. Cette coopération d'Etat à Etat a été élargie à des organismes spécialisés tels que l'Agence européenne de l'énergie, l'une des plus importantes institutions dans le domaine de l'énergie. Y. S. Taux de couverture en gaz en augmentation Le taux de raccordement national au gaz naturel devrait passer de «43% actuellement à 57% dans les deux ou les trois prochaines années» à la faveur de la mise en service des nouvelles distributions publiques de gaz décidées par l'Etat. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en marge de la présentation du programme d'approvisionnement du marché national en gaz durant la période 2009-2018. Cette proportion est, selon lui, largement supérieure à celle qu'enregistrent des pays voisins et même des pays exportateurs de GNL et de GPL, précisant qu'en réalité, le taux de couverture en gaz est de 100% si l'on inclut le GPL (gaz propane liquéfié). Le coût global des programmes de distribution publique de gaz naturel, initiés en 2001, a atteint 350 milliards de dinars, selon les chiffres fournis par un responsable de Sonelgaz, a souligné le ministre. Pour ce qui est du projet «Desertec» (production d'électricité à partir de l'énergie solaire qu'envisage de développer un opérateur privé national en partenariat avec plusieurs sociétés étrangères), Chakib Khelil a déclaré que la politique algérienne en matière des énergies renouvelables est «simple et transparente», fonctionnant selon les principes de la majorité au partenaire algérien, transfert de l'engineering et de la technologie, production d'équipements en Algérie et ouverture du marché européen à l'exportation de l'électricité à partir de l'Algérie. Et d'indiquer que les partenaires dans le projet Desertec «n'ont toujours pas fait de propositions concrètes» d'investissement au gouvernement. Y. S.