Le ministre de l'Energie et de Mines a précisé que “l'Algérie a émis à l'Agence internationale de l'énergie atomique son souhait de signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires”, qu'elle avait déjà signé, en indiquant que le pays “est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer ce protocole additionnel”. “L'Algérie est soumise à toutes les inspections de l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique). Donc, tout le monde sait que nous sommes transparents et ouverts à toutes ces inspections. Ce qui n'est pas le cas, peut-être, de beaucoup de pays qui s'érigent en juges des autres”, a souligné jeudi le ministre de l'Energie et des Mines en marge de la présentation du programme approvisionnement du marché national en gaz 2009-2018, en guise de réponse aux supputations de M. Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, qui, dans son livre le Marché noir de la bombe, éditions Buchet-Chastel, considère que l'Algérie “doit être classée dans les pays à risque du point de vue de la prolifération”. L'auteur du livre indique que “l'Algérie dispose d'une infrastructure nucléaire très importante, quasiment équivalente à celle de l'Egypte, et de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires)”. Il ajoute que notre pays a acquis en 1983, auprès de l'Argentine, un réacteur, mais, précise-t-il, “ce réacteur à eau légère dénommé Nour de faible puissance (un mégawatt thermique) était surveillé et ne comportait pas de risque de prolifération”. M. Bruno Tertrais cite aussi un autre de 15 mégawatts fourni par la Chine, installé à Aïn Ousséra. “Notre pays, renchérit le chercheur, dispose enfin d'une usine de fabrication de combustible et de réserves d'uranium significatives, soit 26 000 tonnes.” Jusque-là rien d'anormal. Ce qui dérange, c'est lorsque M. Bruno Tertrais se perd en conjectures en affirmant que “les caractéristiques de programme algérien, son soutien ouvert à l'Iran et son refus de souscrire au Protocole additionnel de vérification de l'AIEA attisent les soupçons et ne peuvent que conduire à la conclusion que l'Algérie doit être classée dans les pays à risque” “du point de vue de la prolifération”. Des contrevérités que le ministère de l'Energie et des Mines rejette en bloc. Khelil a tenu à préciser que “l'Algérie a émis à l'Agence internationale de l'énergie atomique son souhait de signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires” (traité qu'elle avait déjà signé), en précisant que le pays “est en train de mettre en place les mesures qui lui permettraient de signer ce protocole additionnel”. Le ministre a ajouté que les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, jugeant ces quantités insuffisantes pour développer le programme national de production de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. “Ces quantités permettront de faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d'une capacité de 1 000 mégawats chacune et pour une durée de 60 ans”, a-t-il précisé. D'où la nécessité “d'augmenter ces réserves en lançant un programme de prospection afin de découvrir et de développer d'autres réserves”, a souligné le ministre. Pour rappel, notre pays fait partie des pays membres du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). L'Algérie l'a signé en 1995, alors que des pays aujourd'hui disposant de l'arme nucléaire et refusant de signer le traité ne sont pas cités ou inquiétés. Il s'agit, entre autres, d'Israël, de l'Inde et du Pakistan. Par ailleurs, l'Algérie n'a jamais caché son ambition de développer le nucléaire civil pour renforcer sa production électrique. Des accords ont été signés dans ce sens, notamment avec la France et les Etats-Unis. Meziane Rabhi