De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La capitale de l'Ouest suffoque sous le poids des travaux du projet de réalisation du tramway. Depuis quelques mois, l'avancement des travaux du chantier a induit inéluctablement une saturation des fonctions essentielles du tissu urbain. Tout d'abord, c'est le transport dans toutes ses facettes qui s'est trouvé le plus sanctionné dans la ville. Du jour au lendemain, la circulation automobile a été gravement perturbée dans tous les endroits de la cité. Dans tout Oran, les encombrements étaient devenus une image ancrée dans le quotidien des Oranais, cela fait des mois maintenant. Pis, la situation est devenue insoutenable durant le Ramadhan dernier. La circulation automobile a été perturbée et le transport public avec. Une grande majorité des lignes desservant la ville a été réorientée, souvent dans une totale anarchie et selon un plan, pour le moins, très mal pensé. Les responsables locaux semblent s'accommoder de cette situation à la limite de l'explosion. Toutes les rues, boulevards et autres grandes artères sont touchés par les travaux de réalisation du tramway. La ville est quadrillée par les barricades et autres grillages dressés sur les grandes artères et boulevards. Cela a commencé par la route qui mène de l'aéroport à la ville en empruntant l'université et le village d'Es Sénia, l'ENSEP et l'IGMO, en passant par le boulevard de l'ANP jusqu'à Mdina Jdida, le boulevard Mascara et le boulevard Mohamed Maata. Selon le plan de transport bricolé d'après cette nouvelle donne, certaines artères à grands flux circulatoires devront être fermées à la circulation pendant plus d'une année. Une telle annonce a de quoi effrayer les usagers du transport et l'ensemble des habitants d'El Bahia qui supportent mal déjà ces réaménagements dits mineurs apportés au plan de circulation. «Un mal nécessaire», selon les termes du wali d'Oran qui revenait sur les désagréments causés par les travaux du tramway lors d'un briefing à la wilaya. Cela aurait été plausible si ce «mal nécessaire» portait sur le projet en lui-même et non sur la manière dont est géré ce dossier et ses incidences directes sur la cité. Les Oranais, pour ceux qui les connaissent bien, comprennent parfaitement l'utilité d'un tel projet et ses répercussions sur leur quotidien. Néanmoins, ce qu'ils ne comprennent pas, c'est plutôt la nature et l'ampleur des désagréments que les responsables jugent normales. Durant le mois de jeûne, le centre-ville a été littéralement paralysé par les travaux de rénovation du réseau de l'AEP engagés par la SEOR. Le boulevard Emir Abdelkader, la rue Larbi Ben Mhidi et une partie de l'avenue Saint Eugène ont été amputés de grands espaces ou carrément coupés à la circulation. Dans sa globalité, cette situation a également induit une baisse dans le chiffre d'affaires de certains commerçants. Certains autres appréhendent mal cette situation, surtout si elle s'inscrit dans la durabilité. En attendant, les responsables locaux se complaisent dans une autosatisfaction insensée. En fait, la mauvaise gestion est devenue une règle d'or à Oran, ces dernières années. Les responsables du secteur viennent d'annoncer de nouvelles mesures pour la régulation des travaux et la circulation dans la ville. L'aménagement d'horaires de travail spécifiques ainsi que les mesures de fermeture de plusieurs artères, dont celles annoncées plus haut.