Les tout derniers développements survenus au niveau du Comité olympique algérien (COA) ont provoqué des réactions au sein de la famille sportive algérienne. La date de l'assemblée générale, fixée au 31 octobre prochain, ainsi que d'autres décisions comme celles relatives à la démarche à suivre en ce qui est de la représentation féminine ou des fédérations de cyclisme et d'escrime, semble remises en cause. En somme, c'est tout le processus suivi par le président de la commission préparatoire des élections (CPE), M. Amar Addadi, qui ne fait plus l'unanimité. Ainsi, en plus de la lettre adressée par le secrétaire général du COA, M. Naceredine Naïdji, au président de la commission de l'éthique du Comité international olympique (CIO), M. Youssoupha Ndaye, l'ancien président par intérim de l'instance olympique algérienne, également ancien président de la Fédération algérienne de karaté, M. Cherif Tifaoui, vient, dans une contribution rendu publique hier de tirer la sonnette d'alarme quant à la situation dans laquelle évolue le mouvement sportif nationale. Cherif Tifaoui, pour qui «il est irresponsable de vouloir masquer les graves menaces qui pèsent, aujourd'hui, sur le mouvement sportif national et l'urgente nécessité pour l'ensemble de la famille sportive, pratiquants, éducateurs, entraîneurs, dirigeants, supporters et journalistes sportifs de s'unir pour arrêter le naufrage du sport national», a insisté sur quelques points, comme l'exigence «de bannir les habituelles commissions réunies à huis clos et faire appel à des compétences reconnues et respectées à même de préparer en toute loyauté et complémentarité avec les pouvoirs publics une conférence nationale responsable, sans pression ni ingérence d'aucune sorte et simplement au service de l'intérêt national». Remettant en cause l'ingérence dans les affaires du mouvement sportif, en déclarant qu'«il n'est pas normal, il n'est pas sain que la mission de régulation de l'Etat se confine dans un interventionnisme révolu et dans de continuelles manipulations au service d'ambitions et d'objectifs étrangers aux intérêts réels du sport national», l'ancien président par intérim du COA a signalé que «la refondation et la rénovation du sport national nécessitent impérieusement l'abrogation du décret 405 – 05 et de tous ses effets pervers». Par ailleurs, dans la correspondance adressée à la fin de la semaine dernière à Youssoupha Ndaye, qui avait visité l'Algérie au mois de juillet dernier, Naceredine Naïdji, secrétaire général du COA et membre de la CPE, a tenu à se démarquer de la démarche de Amar Addadi. «Nous avons l'honneur de vous informer qu'il nous a été donné de prendre connaissance d'une lettre datée du 9 septembre 2009, signée par M. Addadi Amar, qui vous a été adressée, et faisant ressortir certains points qui n'ont pas fait l'objet de décisions finales lors de la première réunion du CPE, tenue le 7 septembre 2009, ni contenus dans le procès-verbal devant être signé par tous les membres de ladite commission», lit-on dans cette lettre. M. Naïdji ajoute : «Afin d'éviter toute équivoque quant à la transmission de l'information qui traite des activités et délibérations de la commission, il nous semble pourtant nécessaire que cette information aurait dû être consignée dans le procès-verbal de réunion et paraphée par tous les membres qui composent cette dernière. Ce qui, à notre grand regret, n'a pas été le cas, et constitue un dépassement.» «Je vous prie en conséquence de bien vouloir prendre acte que les termes de la lettre en question n'engagent que leur auteur et vous demande d'avoir l'obligeance de demander à M. Addadi Amar de nous éviter toute ingérence extérieure, comme convenu lors de votre visite à Alger», a encore signifié dans sa correspondance le SG du COA. Il est utile de rappeler que les divergences concernent principalement trois points. Il s'agit de la date des élections, de la représentation féminine ainsi que du cas des fédérations d'escrime et de cyclisme. A propos de la date des élections, fixée au 31 octobre prochain, M. Naïdji, avait signalé, dans une autre lettre adressée à Addadi et cosignée par Ali Zaatar, l'autre membre de la commission préparatoire, que «le délai réglementaire pour la convocation de l'assemblée pour l'élection du bureau et du comité exécutif est d'un mois conformément aux règles établies par le règlement intérieur du COA». Or, les élections des représentants des athlètes au sein de l'AG ont été fixées au 9 octobre prochain. Concernant la représentation féminine –Addadi avait indiqué que, normalement, il y aurait deux seulement, selon les statuts du COA, or elles sont actuellement au nombre de quatorze– Naïdji et Zaatar ont estimé que la commission préparatoire des élections «n'a ni l'habilitation ni l'autorité ou la compétence pour s'attribuer les pouvoirs de l'assemblée». En définitive, il faut dire que l'affaire du COA n'est pas, apparemment, près de connaître son épilogue. Elle reflète, au fond, la situation du sport national et, comme l'a signalé Cherif Tifaoui dans sa contribution, «les formidables résultats de l'EN de football ne peuvent cacher la dislocation et l'effarante régression du sport national». A. A.