Des personnalités sportives féminines, membres de l'assemblée générale du Comité olympique algérien (COA), viennent de réagir aux derniers développements survenus au niveau de la commission électorale préparatoire (CEP) en ce qui est de la volonté de certains d'exclure pas moins d'une dizaine de femmes de l'AG de l'instance olympique. Dans une lettre adressée au président du Comité international olympique (CIO), M. Jacques Rogge, ce collectif de femmes sportives (des personnalités comme Hassiba Boulmerka ou Zhor Guidouche se retrouvent de facto exclues puisqu'elles ont accédé à l'AG du COA par le biais de ce procédé, en l'occurrence la «représentation féminine»), a rappelé que «le président de la commission électorale instituée sous l'autorité du CIO par les accords du 8 juillet 2009 vient de décider contre toute attente de limiter unilatéralement le nombre de femmes devant participer à la prochaine assemblée générale du COA». A cet effet, ces personnalités féminines ont estimé que «cette décision n'a nullement obéi à la règle du consensus ayant prévalu jusque-là au sein de la CEP». «Elle apparaît comme étant dictée par des parties extérieures à la CEP, plus soucieuses de continuer à faire prévaloir l'esprit du décret 05–405, dont vous avez demandé la modification ou l'abrogation, que du respect des dispositions de la Charte olympique et des statuts du COA», ajoutent-elles. Tout en rappelant que «la décision d'augmenter progressivement le nombre de femmes au sein du COA l'a été conformément aux orientations du CIO» et que «les P-V des différentes AG attestent de manière incontestable que la décision a été prise en toute souveraineté», le collectif estime que le président de la CEP, «partie prenante et consentante de cette décision de progrès et de modernité», puisqu'il est membre du bureau et de l'AG, précise-t-on dans cette lettre, «démontre qu'il est bien loin de l'esprit de neutralité qui aurait dû prévaloir en pareille circonstance. Ces décisions unilatérales, dictées hors CEP, au lieu d'apaiser le climat pré-électoral qui avait tendance à revenir à la normale ne fera qu'exacerber une situation dominée plus par des visées personnelles que par l'intérêt du mouvement olympique». «La décision qu'il vient de prendre contrevient non seulement aux orientations pertinentes du CIO mais aussi aux décisions de l'AG du COA, non formalisées statutairement pour des raisons purement administratives qui ne peuvent remettre en question l'essentiel des décisions souveraines», ajoute le collectif. En dernier lieu, les femmes sportives, réunies le 17 octobre 2009 en tant que collectif, estiment que «la décision les concernant prise par le président de la CEP, est une mesure régressive ne correspondant ni à la philosophie du mouvement olympique ni aux dispositions progressistes de sa charte». A cet effet, ce collectif demande à M. Jacques Rogge «de faire rapporter la décision unilatérale et régressive prise par le président de la CEP». Il est à signaler que cette polémique est née suite à la l'information émise il y a quelques jours par le président de la CEP, M. Amar Addadi, selon laquelle, concernant la «problématique» autour de la représentation féminine, le CIO leur a demandé de «s'en tenir au strict respect des statuts du COA». Or, ces derniers stipulent que leur nombre est de deux. Seulement, à trois reprises, les membres de l'AG ont adopté les propositions du président du COA concernant l'augmentation du nombre des femmes (de deux, il a été porté à quatorze) conformément à des orientations du CIO, notamment l'instruction datée du 4 novembre 2004 relative à la «promotion des femmes dirigeantes». Cette affaire avait fait réagir d'autres personnalités du monde du sport, à l'image de l'ancien président par intérim du COA, M. Cherif Tifaoui, qui a interpellé, il y a trois jours, le président du CIO quant à cette situation préjudiciable pour le mouvement sportif national. A. A. Aux président des comités nationaux olympiques Objet : élections aux conseils exécutifs des CNO - promotion des femmes dirigeantesMadame, Monsieur,Le Comité international olympique a mis en place une politique visant à promouvoir la participation des femmes dans le sport à tous les niveaux et dans toutes les structures. En 1996, nous avons adopté le principe de la stricte égalité des sexes, qui figure à la règle 2, paragraphe 5, de la Charte olympique. Le CIO a fixé pour objectif à tous les comités nationaux olympiques de réserver, d'ici à 2005, au moins 20% des postes décisionnels au sein de leur administration à des femmes.De nombreux progrès ont été réalisés en ce qui concerne la participation des femmes aux jeux Olympique où les athlètes féminines se voient offrir les mêmes possibilités ou presque que leurs homologues masculins. Les Jeux de la XXVIIIe Olympiade à Athènes ont enregistré une hausse notable au niveau de la participation des femmes, avec 41% de sportives inscrites contre 38% à Sydney.Néanmoins, il y a encore trop peu de femmes à des postes de direction dans le sport. Nous devons changer cette situation et offrir la possibilité à d'anciennes athlètes ainsi qu'à d'autres femmes œuvrant depuis longtemps dans l'intérêt du sport d'intégrer les instances décisionnelles du mouvement olympique.Je compte sur votre coopération, d'une part, pour que des femmes qui prêtent une attention particulière à la question figurent sur la liste des candidats aux prochaines élections de votre conseil exécutif et, d'autre part, pour que vous leur apportiez votre appui. Je suis convaincu que, grâce à nos actions conjointes, cette entreprise importante sera couronnée de succès.Je vous remercie d'avance de votre coopération et vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l'assurance de ma considération distinguée. Jacques Rogge