C'est aujourd'hui qu'entre en vigueur la nouvelle disposition annoncée en juillet dernier à l'issue d'un conseil interministériel tenu en juin et portant sur la décongestion du port d'Alger à travers la réorientation du trafic de marchandises non conteneurisées sur d'autres ports. Ainsi, avec l'expiration du délai de trois mois accordé aux opérateurs portuaires pour s'adapter aux nouvelles mesures, les navires transportant les cargaisons de rond à béton et de bois, les produits alimentaires et les marchandises diverses non conteneurisés ainsi que les véhicules (car-carriers) ne déchargeront plus leurs marchandises au port d'Alger. Ont été retenus pour la réception des véhicules le port de Djendjen à Jijel où 300 véhicules sont attendus aujourd'hui pour un premier arrivage, Ghazaouet et Mostaganem où une première opération de débarquement de 400 véhicules a déjà eu lieu mi-septembre. Parallèlement, pour les autres catégories de marchandises, ce sont les ports d'Oran, Béjaïa, Annaba, Skikda, Arzew et Ténès qui sont appelés à traiter les opérations de débarquement des produits importés. Selon les explications fournies par les responsables du ministère des Transports, la nouvelle réorientation du trafic maritime intervient pour désengorger le port d'Alger, marqué par un allongement de la durée à quai des navires. Ce qui engendre une importante rade se traduisant par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et les primes d'assurances élevées, des taxes de congestion et des surestaries. D'ailleurs, en réponse à l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) qui a demandé la prorogation du délai pour une meilleure préparation aux nouvelles mesures, le ministre des Transports, Amar Tou, a, devant le Sénat, affiché un niet catégorique, rappelant les pertes causées à l'économie nationale. «L'Etat algérien paie chaque année 700 millions de dollars aux armateurs comme dédommagement aux bateaux qui restent en rade, alors que d'autres ports ne font pratiquement rien», avait-il expliqué. Mais cette réponse n'a pas été du goût des concessionnaires qui insistent sur le report de cette mesure. Pour l'AC2A, dont les représentants s'exprimaient mardi dernier à la veille de l'ouverture du 13ème Salon international d'Alger, l'allongement du délai est nécessaire. Pour essayer d'arracher ce report, les concessionnaires ont évoqué une éventuelle hausse des prix des véhicules en prenant en considération les frais d'acheminement des véhicules vers d'autres villes, notamment la capitale. Or, le coût ne semble pas important. Il est de l'ordre de 8 000 DA/voiture, selon Diamal. S. I.