Photo : Horizons. Une première opération de débarquement de véhicules importés au port de Mostaganem, faisant suite à la décision du gouvernement d'orienter le trafic de marchandises sur d'autres ports que celui d'Alger, s'est déroulée mardi dans de «bonnes conditions», a fait savoir le ministère des Transports. Cette opération, qui portait sur 400 véhicules, intervenait suite à la décision, prise lors d'un Conseil interministériel tenu le 28 juin dernier, d'orienter le trafic des marchandises non conteneurisées (ronds à béton, bois, produits alimentaires, autres marchandises diverses...) sur d'autres ports nationaux que celui d'Alger ainsi que le trafic car-carriers sur les ports de Djendjen, Mostaganem et Ghazaouet, précise le communiqué du département de Amar Tou. La nouvelle réorientation du trafic maritime devait prendre effet à partir du 1er octobre prochain et un délai de trois mois a été accordé en juillet dernier aux opérateurs portuaires, notamment les concessionnaires pour s‘adapter aux nouvelles mesures. Cette mesure a été décidée afin de parer à la situation de congestion que connaissent actuellement certains ports nationaux de commerce, notamment le port d'Alger, marqué par un allongement de la durée à quai des navires et une importante rade qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et primes d'assurances élevées, des taxes de congestion. Il s'agit également d'assurer une fluidité des trafics portuaires à travers une meilleure utilisation des capacités portuaires existantes. D'après des estimations officielles, quelque 70 navires sont maintenus, d'une manière journalière, en rade et à quai et dont le coût est estimé à 700 millions de dollars par an. Le port de Djendjen (Jijel) recevra le 3 octobre prochain un car-carrier avec à son bord une cargaison de 400 véhicules. Une seconde cargaison de 900 voitures est annoncée avant le 10 du même mois, a indiqué M. Mohamed Athmane, président-directeur général de l'entreprise portuaire de Djendjen (EPJ), qui a assuré que «toutes les mesures nécessaires ont été prises pour le bon déroulement de cette opération». Une quarantaine de chauffeurs qui seront affectés aux opérations de dégagement des véhicules depuis les navires jusqu'au terre-plein sont en cours de recrutement, selon la direction générale. Une aire d'accueil de 8 à 10 hectares susceptible de recevoir jusqu'à 3000 véhicules a été réservée à cette nouvelle activité, a encore précisé M. Athmane, faisant part de l'aménagement d'un quai spécialisé de 200 mètres linéaires où les car-carriers d'un tirant jusqu'à 11,5 m pourront accoster sans difficulté. «A partir du 1er octobre, tous les véhicules importés, auparavant réceptionnés au port d'Alger, seront transférés vers le port de Djendjen», a déclaré M. Tou à la presse à l'issue d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée à l'adoption d'une série de lois. Le ministre a exclu à l'occasion tout report ou prolongation de la date butoir de cette mesure en assurant que le délai de trois mois accordé aux concessionnaires pour s'y adapter était «largement suffisant». «Il n'y aura pas de report de la décision et les concessionnaires peuvent réceptionner leurs véhicules au niveau d'autres ports, parce qu'il y a 11 infrastructures portuaires en Algérie et toutes ces infrastructures doivent être exploitées», a souligné M. Tou. «Comment construire des infrastructures énormes et on continue à faire venir l'ensemble des navires sur Alger avec 70 bateaux par jour, à quai et en rade. Ceci coûte très cher à l'Algérie», s'est-il exclamé. Il y a lieu de rappeler que plusieurs ports secs ont été aménagés, notamment à Bouira, Bordj Bou Arréridj, Messerghine (Oran), afin de renforcer les capacités de réception des ports concernés par la nouvelle décision prise il y a deux mois pour décongestionner le port d'Alger.