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L'affaire Ben Barka ou la volte-face d'une justice pas si indépendante
Suspension des mandats d'arrêt français contre les hauts responsables marocains
Publié dans La Tribune le 05 - 10 - 2009

Décidemment, la justice du pays des droits de l'Homme fonctionne de manière aussi tordue que celle de n'importe quel pays autocratique. Et pour preuve ! En moins de 24 heures, la justice française a émis puis suspendu les mandats d'arrêt internationaux visant quatre Marocains, dont deux hauts responsables impliqués dans l'affaire de l'enlèvement et de la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka. Ce mandat concernait le général Hosni Benslimane, le chef de la gendarmerie, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron de la DGED (service de renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando ayant enlevé l'opposant, et Abdelhak Achaachi, agent du Cab1, unité secrète des services marocains. Après la diffusion par Interpol de quatre mandats d'arrêt visant des dignitaires marocains, la famille de l'opposant Ben Barka espérait que l'enquête sur sa disparition allait enfin aboutir. Raté. La justice française a fait volte-face et a demandé leur suspension. Le dossier de l'opposant Ben Barka, disparu le 29 octobre 1965, est l'une des grandes affaires d'Etat de la Ve République, impliquant le patron du service 7 du SDECE, chargé des effractions commises par les services spéciaux français, des membres du Service d'action civique, des truands et les services marocains. Plus que n'importe quelle affaire, ce dossier symbolise par excellence la zone grise du renseignement. Le parquet de Paris a annoncé vendredi dernier qu'il demandait la suspension de la diffusion de ces mandats, prétextant qu'Interpol exigeait des «précisions» qui doivent être fournies par le juge d'instruction. Pourtant, le ministère de la Justice français avait donné il y a quelques jours son feu vert à ces mandats, relayé par Interpol au niveau international sous forme d'avis de recherche internationaux à des fins d'extradition. Ces mandats avaient été signés deux ans plus tôt, en octobre 2007, par le juge parisien Patrick Ramaël. L'enquête sur la disparition de Mehdi Ben Barka est, de ce fait, de nouveau au point mort, au grand dam de la famille de l'opposant marocain qui s'interroge sur la volonté de la France d'éclaircir cette affaire remontant à 1965. Cette volte-face intervient alors que le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, était revenu mardi dernier d'une visite de trois jours au royaume chérifien, où il s'était entretenu avec son homologue marocain. «C'est une mascarade. Un même ministère qui se déjuge en 24 heures, c'est une manifestation flagrante et cynique de la raison d'Etat», s'est emporté Bachir Ben Barka, fils de l'opposant marocain. «La ministre de la Justice a-t-elle été déjugée par l'Elysée ?» n'a-t-il pu s'empêche de livrer à la presse française. Pour la famille, «depuis 44 ans il y a une complicité des deux côtés de la Méditerranée, au départ pour favoriser la disparition de Mehdi Ben Barka, maintenant pour empêcher la vérité d'éclore». Une réaction qui a suscité un démenti de la chancellerie. Niant toute intervention politique dans l'affaire, Guillaume Didier, porte-parole du ministère de la Justice, s'est confondu dans des explications abracadabrantes : «Interpol, constatant une insuffisance dans la rédaction de ces mandats, dit qu'ils ne sont pas exécutables en l'état, contraignant le parquet à demander la suspension de leur diffusion dans l'attente des compléments demandés.». A Lyon, au siège d'Interpol, on se refuse à toute explication. «Même si on demande des précisions, on n'a rien à ajouter et on ne fera pas de commentaires», s'est-on contenté de déclarer à la presse de l'Hexagone. La justice française n'en est pas à son premier couac. De plus en plus, elle prouve que c'est une justice qui fonctionne toujours à deux vitesses. L'affaire Ben Barka n'est pas la seule où l'on constate ses incohérences et son fonctionnement opaque. En témoignent deux autres affaires non moins épineuses. Celle de l'assassinat d'Ali Mecili et les non moins intrigants rebondissements dans l'affaire des moines de Tibhirine. Les juges français en charge des dossiers préfèrent tourner le dos aux preuves matérielles dont ils disposent et s'évertuent à suivre des sentiers peu habituels pour une justice indépendante digne de ce nom. Une fois de plus, une fois de trop, les responsables de la République des droits de l'Homme estiment sans doute que la France a trop d'intérêts croisés au Maroc pour sacrifier la raison d'Etat sur l'autel de la vérité historique. La justice française n'en est pas à son premier faux pas.
G. H.

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