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L'affaire Ben Barka met à mal la justice française
relancée jeudi, enterrée vendredi
Publié dans Liberté le 04 - 10 - 2009

Relancée jeudi après plus de quatre décennies de vains rebondissements, l'affaire Ben Barka a été de nouveau enterrée vendredi lorsque le parquet de Paris a décidé de suspendre la diffusion des mandats d'arrêt internationaux visant quatre responsables marocains dont un général, chef de la Gendarmerie royale.
Les mandats d'arrêt ont été signés en octobre 2007 par le juge d'instruction Patrick Ramaël, en charge de l'affaire au tribunal de grande instance de Paris, mais il a fallu attendre jeudi dernier pour que le ministère français de la Justice donne son feu vert afin qu'Interpol s'en saisisse.
Par contre, il lui a suffi moins de vingt-quatre heures pour faire machine arrière et suspendre les mandats en question, prétextant qu'Interpol exigeait un supplément d'informations, notamment en ce qui concerne l'identité — plutôt les moyens d'identification — des mis en cause, pour que les mandats soient exécutables.
Au moment où nous mettons sous presse, aucun responsable d'Interpol ne s'est exprimé sur le dossier pour confirmer ou infirmer les justifications fournies par le ministère public français à propos de sa volte-face, qui prend des allures d'un coup de théâtre. En tout cas, ce rapide retournement de situation donne raison, a posteriori, au fils de Mehdi Ben Barka, Béchir, qui a fait preuve d'un enthousiasme mesuré en apprenant la publication des mandats d'arrêt internationaux lancés contre des dignitaires du régime marocain, censés être impliqués dans l'enlèvement et la disparition de son père, il y a 44 ans à Paris. “Nous attendons l'application de ces mandats. Il y a eu tellement de fausses bonnes annonces dans cette affaire… ”, a-t-il déclaré sitôt qu'il a appris la nouvelle. Il s'agit bel et bien d'une affaire d'Etat dans laquelle ont trempé de manière quasi certaine les services secrets du Maroc, avec la complicité non seulement de truands, mais aussi de policiers français, alors en fonction. L'enquête n'a été ouverte que dix ans après les faits, en 1975, sous le poids de la pression médiatique, l'affaire ayant fait l'objet de milliers d'articles de presse, de dizaines de publications et de productions cinématographiques et télévisuelles. Elle a été régulièrement bloquée par le Maroc, avec l'évidente complaisance des autorités françaises.
Certes, des condamnations ont été prononcées, mais elles sont loin de satisfaire la famille Ben Barka et ses avocats. Dans tous les cas, le corps du disparu n'ayant jamais été retrouvé, l'enquête est restée ouverte et c'est le juge Ramaël qui en a la charge. Lorsqu'en 2007, il a lancé cinq mandats d'arrêt contre des personnalités marocaines, le président Sarkozy effectuait sa première visite officielle au royaume chérifien et il s'en est suivi un incident diplomatique. Le président français, fort embarrassé, a dû se justifier devant son hôte en se réfugiant derrière “l'indépendance de la justice”. Cette justice a disposé de deux ans, presque jour pour jour, pour peaufiner le dossier des mandats d'arrêt avant de les transmettre en bonne et due forme au bureau parisien d'Interpol.
Tant et si bien que sur les cinq mandats d'arrêt lancés par le juge Ramaël, seulement quatre ont été remis aux soins d'Interpol qui les a diffusés jeudi, des doutes subsistant justement sur l'identité du cinquième cas. Si l'on a reconnu au préalable l'inconsistance d'un dossier, c'est que les autres ne souffrent aucune contestation. De plus, toute la presse mondiale a annoncé jeudi la diffusion des quatre mandats d'arrêt par Interpol. Comment cette honorable institution ne s'est-elle pas rendue compte de l'inconsistance des dossiers avant de publier les mandats et pourquoi s'est-elle ravisée — si toutefois elle l'a fait — vingt-quatre heures plus tard ? On sait que le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a très récemment séjourné à Rabat où il a rencontré, entre autres, son homologue marocain. Y a-t-il un lien entre son séjour marocain et les derniers développements de l'affaire ou est-ce une pure coïncidence ? Y a-t-il eu dysfonctionnement et cafouillage entre les départements français de la Justice et de l'Intérieur ?
En tout cas, pour Béchir Ben Barka et l'avocat de la famille depuis 1965, la chose semble entendue. Intervenant vendredi soir sur les ondes de France Info, le fils de l'opposant marocain disparu, visiblement très affecté, a dénoncé “une mascarade” et a déploré que le blocage intervienne “des deux côtés de la Méditerranée”, au nom d'une “raison d'Etat qui est au-dessus de la justice”, avant d'affirmer que les complicités qui ont permis la disparition de son père à Paris se poursuivent “pour empêcher la justice de faire son travail”.
Interrogé par la même radio sur les raisons de la volte-face de la justice française et les origines du blocage, maître Maurice Buttin a répondu que pour le savoir, il fallait s'adresser “directement à l'Elysée”. Au-delà des problèmes humains et de droit que pose cette grave affaire et ses derniers développements, marqués par l'intervention intempestive du parquet, elle fera probablement une victime collatérale d'importance : le projet de réforme cher à Sarkozy, qu'on soupçonnait déjà de battre en coupe réglée l'indépendance de la justice en supprimant le juge d'instruction.


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