Photo : Riad Par Billal Larbi La question relative au logement constitue assurément l'une des principales préoccupations du citoyen. De nos jours, pouvoir acquérir un logement n'est pas à la portée du premier venu tant les prix ont atteint des seuils inimaginables. Malgré les efforts déployés en vue de permettre à de nombreux pans de la société de pouvoir disposer d'un logement (220 000 logements réceptionnés en 2008 en attendant que 275 000 autres logements le soient avant la fin de l'année en cours), outre la détermination de l'Etat à ne pas interrompre son effort de prise en charge des logements sociaux, veillant à ce que ce type d'habitat revienne aux catégories à faibles revenus et non pas à ceux qui tentent de tricher pour en bénéficier, force est de constater que les frustrés sont légion. Pour les pouvoirs publics, et malgré la pénurie des matériaux de construction, notamment le ciment, à laquelle il faudra ajouter la lancinante question du foncier, les choses ne peuvent qu'inciter à l'optimisme. C'est ce qu'a mis en évidence Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, hier, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale. Pour le responsable n° 1 du secteur de l'habitat dans notre pays, son département «ne cesse d'améliorer le rythme de livraison des logements», donnant des exemples sur des distributions qui ont eu lieu çà et là. Mais, à la question de savoir si le million de logements sera livré dans les délais fixés antérieurement, à savoir à la fin de l'année en cours, la réponse du ministre qui avait fait état (en juin dernier) de 920 000 unités déjà réceptionnées, n'a pas été suffisamment clair dans la mesure où il se contentera de rappeler qu'en matière de construction le facteur temps est très important. «Le logement que nous livrons fin 2009 doit être lancé au moins 18 mois avant cette échéance», soulignera-t-il, ajoutant qu'il y a seulement quelques années il fallait entre sept et dix ans pour qu'un projet voie le jour alors qu'aujourd'hui ces délais sont réduits puisqu'ils oscillent entre 18 et 24 mois. Pour le ministre, le même constat peut être fait s'agissant des équipements publics dans la mesure où le délai de réalisation d'un CEM se situe entre 8 et 10 mois, celui d'un lycée entre 12 et 14 mois. Pour Noureddine Moussa, il est clair qu'un certain nombre de facteurs influe sur les délais et la construction de logements. «L'Algérie est un pays sismique où certaines régions sont soumises aux aléas climatiques», précisera-t-il. Pour lui, on ne peut pas réaliser des logements et attendre des années pour les mettre en exploitation à cause de l'absence de voirie, de réseaux d'assainissement, d'électricité et d'eau potable. Dans la foulée, M. Noureddine Moussa indiquera que la loi de finances 2010, laquelle est en cours de discussion, va consolider les aspects positifs de la loi de 2009, de même qu'elle apportera certaines autres dispositions. Ces dernières se fixent comme but de rendre le citoyen solvable en matière d'acquisition du logement. Revenant à la loi de finances complémentaire de 2009, il rappellera que cette dernière a accordé une bonification du taux d'intérêt pour les fonctionnaires afin qu'ils puissent acquérir ou construire un logement. Maintenant, il faut se demander si, sur le terrain, toutes ces recommandations seront appliquées sans peine. En effet, la réalisation des objectifs de la tutelle a souvent été contrariée par des contraintes, outre l'excès de centralisation des moyens de mise en œuvre de ces mêmes objectifs.