Le projet du décret relatif au permis de conduire à points est au stade des discussions au niveau du gouvernement, qui approuvera sa mouture finale. L'annonce a été faite, hier, par le ministre des Transports, Amar Tou, à l'occasion de la mise en place du Centre national des permis de conduire, dont les locaux sont situés à l'intérieur de l'Institut de la formation ferroviaire de Rouiba. En gestation depuis plusieurs mois, la nouvelle mesure visait à participer au plan de lutte contre la hausse des accidents de la route. En plus des mesures continuellement prises par la tutelle, le ministre a indiqué qu'une commission intersectorielle a été installée jeudi dernier pour un travail de sensibilisation qui impliquerait plusieurs départements du gouvernement. Mais parallèlement à cette tâche qui s'opère à différents niveaux, le ministère des Transports tente de réunir tous les outils à même de limiter l'ampleur prise par le phénomène des accidents de la route. C'est dans cette perspective que le ministère vient de se doter d'un Centre national des permis de conduire. Pour le ministre des Transports, «le centre a un rôle plutôt pédagogique à jouer. C'est un outil qui vient renforcer ceux qui existent déjà. Nous devrons mieux maîtriser le phénomène des accidents», a déclaré Amar Tou. Ce dernier fera savoir que son département enregistre beaucoup de doléances accablant à la fois les examinateurs et les moniteurs ainsi que les gérants d'auto-école. La création de ce centre répond à l'impératif d'encadrer tous les volets liés à la formation des futurs conducteurs. «Nous sommes tenus de mettre tous les atouts pour pouvoir freiner le rythme des accidents de la circulation. Le centre va évaluer ce qui se fait sur le terrain», souligne le ministre qui promet d'autres mesures, dont l'introduction de trois fichiers nationaux pour les infractions, les permis de conduire et les cartes grises. Le ministre compte également injecter un système de permutation pour les examinateurs. Selon Amar Tou, «les examinateurs cultivent certains comportements à force d'exercer longtemps dans une localité». La directrice du centre, Mme Dalila Benider Yazid, dit comprendre l'ampleur de la responsabilité qu'elle doit assumer d'autant plus que «le facteur humain est responsable de 90% des accidents de la circulation qui se produisent sur nos routes», arguera-t-elle. Pour le démarrage du centre, un budget d'équipement de 405 millions de dinars a été alloué par le ministère des Transports. A. Y. Accident de Médéa : Tou évoque la piste de la somnolence Le ministre des Transports a soutenu hier l'idée selon laquelle l'accident qui s'est produit la semaine dernière à Chehbounia, dans la wilaya de Médéa, est dû à l'effet de la somnolence. Ce qui a fait perdre au chauffeur le contrôle du bus. Pour le ministre, le lieu où s'est produit le dramatique accident ayant coûté la vie à 13 personnes, renforce la thèse de la somnolence. La tutelle compte dès lors introduire un mécanisme qui plafonne les heures de conduite pour les chauffeurs des transports lourds et en commun. A. Y. Les chiffres innocentent les jeunes 30% des chauffeurs à l'origine des accidents de la circulation sont âgés entre 30 et 39 ans, selon des statistiques du ministère des Transports, communiqués, hier, par le premier responsable du secteur. M. Tou estime que les accidents meurtriers se produisent généralement en rase campagne et, à ce niveau, ce sont les conducteurs de camions et de véhicules de transport public qui en sont responsables. Les jeunes chauffeurs, selon lui, commettent leur impair dans les villes sans grands dégâts. A. Y.