Les examinateurs de permis de conduire ont-ils des comportements douteux ? Décidément le ministère des Transports les surveille de près et les met en garde contre toute mauvaise conduite dans l'accomplissement de leur mission. « Mon inquiétude se situe au niveau des examinateurs. Si le permis de conduire est mal acquis, le risque sera plus grand sur nos routes », lance le ministre en charge du secteur, Amar Tou. S'exprimant lors d'un point de presse animé en marge de la cérémonie de mise en place du Centre national des permis de conduire (Cnapec), organisée hier à Alger, le ministre annonce des mesures prises par son département afin d'amener ces examinateurs à corriger leur ligne de conduite. Selon lui, le ministère procédera « prochainement à une série de mutations ». « Nous recevons beaucoup de requêtes au sujet de leur comportement et beaucoup de ces requêtes sont fondées. Certains examinateurs ne sont pas toujours honnêtes », affirme-t-il. Des sanctions, indique-t-il, ont été prises contre les fautifs et d'autres seront décidées en fonction de la gravité des fautes. Poursuivant sa charge contre les examinateurs, le ministre cite en particulier la non-communication des résultats de l'examen aux candidats. « Aujourd'hui, ils sont rares les examinateurs qui annoncent le résultat de l'examen directement aux candidats », dit-il. Pour remédier à cette situation, l'orateur précise que des formations et des sessions de recyclage seront organisées au profit des examinateurs et des moniteurs au niveau du Cnapec. Les programmes de formation, précise-t-il, devront également être revus. Absence de fichiers d'infractions et de permis Mais la problématique des accidents de la route est très complexe. Le ministre des Transports évoque également des insuffisances en matière de contrôle. Celles-ci sont dues à l'absence de certains mécanismes, tels que le fichier national des infractions, le fichier national du permis de conduire et celui de la carte grise. Amar Tou relève, dans ce sens, le retard mis par le ministère de l'Intérieur dans l'élaboration de ces fichiers indispensables pour un meilleur contrôle et une détection facile des récidivistes. Evoquant la question du permis à points, instauré à la faveur du nouveau code de la route, l'orateur annonce la préparation du texte d'application de cette disposition. « La première mouture d'un décret d'application a été déjà déposée au niveau du secrétariat général du gouvernement pour être examinée et enrichie. Ce texte devra suivre les procédures réglementaires. Le décret devra d'abord être enrichi par les différents départements ministériels avant d'être approuvé par le gouvernement. Comme c'est un texte d'application, il ne devra pas tarder à être finalisé », dit-il. Comment va-t-on appliquer le permis à points ? Pour Amar Tou, l'Algérie n'inventera pas un modèle spécifique à elle. « Il y a des exemples appliqués dans le monde et nous n'allons pas inventer un nouveau modèle », précise-t-il, en citant l'exemple français. Pour réduire l'ampleur des accidents de la route, le ministre annonce également de nouvelles règles à imposer aux conducteurs des bus et des camions. « Les accidents commis par ces derniers sont dû à un surmenage. Les chauffeurs conduisent généralement plus qu'il n'en faut. Nous allons codifier les règles de conduite à observer par cette catégorie de chauffeurs », insiste-t-il. Toutefois, Amar Tou ne charge pas trop les conducteurs de bus, en affirmant qu'« ils ne sont responsables que de 15% des accidents enregistrés ». Les jeunes de 20 et 22 ans ne commettent pas également, selon lui, plus d'accidents puisqu'ils ne sont impliqués que dans 16% de la totalité des cas recensés. Les personnes âgées de 30 à 39 ans sont en revanche, assure-t-il, les plus impliqués des accidents de la circulation avec 30% des cas.