Photo : Makine F. Le ministre des Transports, Amar Tou, a décidé de mettre encore plus de moyens pour lutter contre les accidents de la route. En effet, il a procédé, hier, à l'Institut supérieur de formation ferroviaire (ISFF) de Rouiba, à l'inauguration du Centre national des permis de conduire (Cenapac). Cette structure dotée d'un budget d'équipement de 405 millions de dinars a deux missions principales. Selon M. Tou, « il permet à l'encadrement des activités d'enseignement de la conduite automobile, par la mise en place d'une politique nationale de l'enseignement de la conduite automobile notamment par l'introduction des moyens techniques et pédagogiques nouveaux susceptibles d'offrir une meilleure qualité de formation, comme le recyclage et le perfectionnement des examinateurs des moniteurs d'auto-école ». Pour ce qui est de la deuxième mission, elle consiste, selon le ministre, dans l'organisation des examens des permis de conduire par l'instauration d'un programme national et une carte nationale des examens des permis de conduire ainsi que le traitement des dossiers des candidats, leur validation et leur transmission aux autorités concernées. «La mise en place de ce centre traduit le souci majeur des pouvoirs publics de parfaire la formation des examinateurs, des moniteurs et des candidats au permis de conduire», avec comme toile de fond la réduction des accidents de la route en Algérie, a déclaré le ministre. Ce centre, créé par la loi de 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, «va assurer un niveau supérieur de qualité dans le domaine de la formation à la conduite automobile sous tous ses aspects et jouer aussi un rôle d'évaluation de toutes nos actions», a souligné le ministre des Transports. Le Cenapac est considéré comme le principal chantier de lutte contre les accidents de circulation. Selon le ministre, il reste encore trois registres sur lesquels son département est en train de travailler pour lutter, du moins diminuer les accidents de circulation. «L'élaboration d'un fichier national d'infractions, de permis de conduire et celui des cartes grises obligeant les conducteurs à maîtriser beaucoup plus leurs conduites sur les routes », a ajouté le ministre. Dans le même ordre d'idées, M. Tou a évoqué également le permis à point. Ce projet «est au niveau du secrétariat général du gouvernement et son application ne saurait tarder», avant d'ajouter que « si on l'avait déjà appliqué, on aurait pu éviter beaucoup d'accidents et par conséquent beaucoup de morts ». Sur la même lancée, le ministre a rappelé que le nombre de victimes d'accidents de la route, en 2008, a atteint 4.422 morts, soit une moyenne de 82 morts pour 100.000 véhicules, précisant que les jeunes ne sont pas les seuls à l'origine de ces accidents. Concernant les examinateurs de permis de conduire, le ministre a fait savoir que son département compte «procéder prochainement à une série de mutations car certains examinateurs ne sont pas toujours honnêtes». «Nous recevons beaucoup de requêtes au sujet de leur comportement et beaucoup de ces requêtes sont fondées», a encore ajoute le représentant du gouvernement qui a précisé que des examinateurs ont été sanctionnés selon le degré de gravité de leurs fautes. La région Est du pays vient en tête avec 38,86 % suivie du Centre avec 28,7 %, l'Ouest avec 23,4 % et enfin le Sud avec 8 %. S'agissant du coût des accidents de la route, M. Tou l'a estimé à 100 milliards de DA en 2007 (équivalant à 1,3 milliard de dollars). Selon les statistiques, 90% des accidents de la route en Algérie ont pour origine le facteur humain. En outre, les chauffeurs les plus impliqués dans les accidents ont entre 30 et 39 ans (30% des cas) contre 16% pour la catégorie des moins de 20 ans. les poids lourds (bus et camions) représentent 15% des accidents, selon ses chiffres. Vu que les bus et les poids lourds représentent la plus grande partie des causes des accidents de circulation, le ministère a engagé une réflexion sur la réduction des heures de conduite pour les poids lourds et les transports en commun. Selon les enquêtes menées par le ministère portant sur les accidents de circulation, la somnolence des chauffeurs de ces moyens de transports serait la cause principale des carnages commis sur les routes.