Photo : Sahel Par Abderrahmane Semmar Scandaleux, injuste, honteux, ce sont là les quelques qualificatifs qui sont revenus telle une rengaine empreinte de rage sur les lèvres de tous les Algériens suite aux «bêtises arbitrales» ayant caractérisé le match Algérie-Rwanda. En effet, nos concitoyens, de fervents supporters des Verts, même s'ils sont peu connaisseurs des subtilités du foot, n'ont jamais compris pourquoi l'arbitre guinéen, Keita Yacoub, a refusé le but inscrit par les Verts dans les filets rwandais pendant la première période. D'autres erreurs d'arbitrage sont venues obscurcir la prestation d'un arbitre entièrement dépassé et largement à côté de la plaque. Manquant de fermeté et faisant preuve d'une inattention étonnante, le corps arbitral par ses mauvaises décisions a gâché les efforts des Fennecs amenés à gérer une pression supplémentaire pour remporter finalement haut la main un match crucial en vue de la qualification à la Coupe du monde. Une victoire chèrement acquise et ô combien importante pour le reste du parcours des Fennecs qui n'oublieront certainement pas que Keita Yacouba et ses collaborateurs ont influencé négativement le cours du jeu par un arbitrage approximatif et amateur. Néanmoins, c'est surtout la passivité vis-à-vis des actes d'antijeu, des gestes agressifs et de perte de temps exagérée orchestrés sournoisement par les joueurs rwandais qui a choqué tous ceux qui ont suivi le match de l'Algérie. Ajoutons à cela le mauvais placement de l'arbitre, et nous avons ainsi tous les ingrédients d'une catastrophe évitée de justesse grâce à la concentration de l'équipe nationale et à l'inspiration de certains joueurs qui n'ont pas raté le coche à trois reprises devant les buts rwandais. Cela dit, dimanche soir, nous avons tous appris une chose : l'arbitrage en Afrique pèse beaucoup sur les performances des sélections et risquent même de détourner leur destin. Il faut dire que les erreurs d'arbitrage dans les rencontres de football sont légion. Et il se trouve même que l'Algérie a bénéficié également de l'une de ces erreurs lors de la précédente joute contre la Zambie puisque, rappelons-le, le but zambien inscrit au stade Tchaker était bel et bien valable. Il est vrai qu'à cette période-là, peu de personnes s'en étaient offusquées ! Mais tout de même, la question de la nécessaire mise à niveau de l'arbitrage africain est revenue sur le devant de la scène. De nombreuses rencontres continentales ont été faussées par la piètre prestation des arbitres. Et, aujourd'hui, l'acuité du problème est telle que des voix s'élèvent pour dépêcher des arbitres européens afin d'assurer les derniers matches des éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la Coupe d'Afrique. Pour le dernier match décisif qui opposera l'Algérie à l'Egypte au Caire, au terme duquel la qualification définitive au grand tournoi d'Afrique du Sud sera attribuée, des pétitions circulent d'ores et déjà, prônant un corps arbitral européen qualifié. Selon les dernières informations, la FAF a formulé officiellement ce vœu et la FIFA étudiera sérieusement cette possibilité, à savoir nommer un trio d'arbitres européens pour cette grande affiche. Mais pour de nombreux observateurs avertis, cette solution est de la poudre aux yeux. Et pour cause, l'Afrique ne peut compter régulièrement sur des arbitres européens et la formation de ces arbitres doit être au centre des préoccupations de la CAF. D'autres spécialistes appellent à la mise en œuvre de l'arbitrage à 5, à savoir 5 arbitres pour superviser une rencontre. Ce qui permettra d'avoir un arbitre supplémentaire dans chaque surface. Cette expérience concluante commence à voir le jour en Europe. Pourquoi ne pas l'essayer en Afrique ?