Synthèse de Amirouche Yazid L'Agence mondiale antidopage (AMA) a réalisé des avancées importantes dans la mise en place de diverses stratégies dans le cadre de la lutte contre le dopage dans le sport. Lors de la dernière réunion de son Conseil, l'importance des enquêtes dans le cadre du renforcement de la lutte contre le dopage a été minutieusement évoquée. «Notre stratégie liée aux enquêtes, lancée en 2006, se fonde sur la constatation que les contrôles ne suffisent pas à démasquer tous les tricheurs, et que les preuves obtenues par des agences chargées de l'application de la loi et d'autres agences gouvernementales, partagées de manière légale et appropriée avec les autorités sportives et antidopage, peuvent contribuer à la découverte de violations des règles antidopage qui pourraient autrement échapper à la détection», a déclaré le président de l'AMA, John Fahey. A cette fin, l'AMA a organisé au début du mois de mai à Sydney, en collaboration avec le gouvernement australien, un troisième symposium sur les enquêtes, qui a réuni des représentants du monde du sport, de gouvernements et d'agences chargées de l'application de la loi, ainsi que d'autres participants de haut niveau de différents pays, afin de poursuivre le développement de protocoles pour le partage de preuves et d'informations entre les diverses parties. Ces protocoles seront finalisés au cours des prochains mois. «Les autorités publiques prennent à cœur la responsabilité qu'elles ont de lutter contre le dopage», a admis John Fahey. «Elles en font la preuve par leurs contributions et leur participation au travail de l'AMA, mais aussi par de nombreuses autres activités au niveau national. Les gouvernements reconnaissent que les sportifs d'élite ne sont pas les seules victimes des effets délétères du dopage, et que le dopage touche aussi les jeunes et la société au sens large, dans le monde entier. Nous avons affaire à un problème de santé publique qui doit être combattu vigoureusement.» Au 10 mai 2008, les gouvernements avaient versé plus de 87% de leurs contributions financières pour 2008 à l'AMA, un chiffre en ligne avec le versement de leurs contributions en 2007 et 10% plus élevé que le montant reçu à cette même période en 2006. Le Comité international olympique (CIO), au nom du Mouvement olympique, verse dollar pour dollar, l'équivalent des contributions gouvernementales. L'AMA a également annoncé le lancement d'un projet mené en collaboration avec l'Unesco, visant à obtenir les législations des pays qui proscrivent la production, la distribution et la possession de substances améliorant la performance. «Tous les pays ne traitent pas la fabrication, l'utilisation et la distribution de substances dopantes de la même façon», a noté le président de l'AMA. «Cette disparité ralentit les efforts internationaux visant à lutter contre le trafic des substances interdites par la communauté internationale dans le cadre de la Liste des interdictions. Le projet commun AMA-Unesco nous aidera à avoir une image plus claire de la situation actuelle et à encourager les pays ne disposant pas aujourd'hui de mécanismes adéquats dans ce domaine à réviser leurs lois». La Convention internationale de l'Unesco contre le dopage dans le sport -approuvée à l'unanimité par 191 pays lors de la Conférence générale de l'Unesco en octobre 2005, et ratifiée à ce jour par 83 États- stipule que les gouvernements doivent s'assurer que des lois contre la production et la distribution de substances dopantes soient en place, que les sanctions contre les contrevenants soient suffisamment dissuasives et que celles-ci soient appliquées adéquatement. Conformité au code mondial antidopage Selon son récent courrier, l'AMA annonce qu'elle a présenté au Conseil de fondation un rapport provisoire sur la conformité au code mondial antidopage. 2008 est la première année au cours de laquelle les signataires du code doivent rendre compte officiellement de leur respect du code à l'AMA. L'AMA attribue à ses signataires la responsabilité de rendre compte de leur situation tous les deux ans et d'expliquer, s'il y a lieu, les motifs de leur non-conformité. En novembre de cette année, l'AMA rapportera pour la première fois, par l'intermédiaire de son Conseil de fondation, les cas de non-conformité à ses partenaires ayant juridiction pour imposer des sanctions, notamment le Comité international olympique (CIO). La Charte olympique a été amendée en 2003 pour stipuler que l'adoption du code par le Mouvement olympique est obligatoire, et que seuls les sports respectant le code peuvent être inclus ou rester dans le programme des jeux Olympiques. «L'AMA collabore étroitement avec ses partenaires pour leur fournir des informations et des modèles les aidant à combler les possibles lacunes dans leurs programmes, et notre objectif est que tous les partenaires mettent en place des programmes antidopage entièrement conformes au code pour protéger et servir les sportifs propres dans le monde entier», a expliqué John Fahey. «Nous espérons que toutes les organisations antidopage qui ne sont pas encore entièrement conformes au code effectueront les adaptations nécessaires pour remplir leurs responsabilités envers les sportifs.» Une ordonnance pour les JO d'Athènes Le président de l'AMA a rendu compte de sa visite en Chine en avril 2008. «Sur la base de nos observations et de nos discussions, je dois dire que les autorités chinoises et le CIO sont bien avancés et préparent un programme antidopage étendu et de haute qualité pour Pékin. L'AMA se réjouit de jouer un rôle de soutien en participant au groupe de travail chargé de coordonner les contrôles pré-Jeux avec le CIO et le comité d'organisation, et en envoyant aux Jeux une mission d'observateurs indépendants chargés de superviser les procédures de contrôle du dopage pendant les Jeux. Par ailleurs, notre programme de sensibilisation des sportifs sera présent à Pékin durant les Jeux pour sensibiliser les sportifs et les officiels aux dangers et aux conséquences du dopage et promouvoir le sport propre.» A. Y. * Source : Agence mondiale antidopage.