Les instances sportives et les agences de lutte contre le dopage sont sur le qui-vive à l'approche des jeux Olympiques. Tout le monde s'active à neutraliser la triche. Mission difficile. Mais la course est jouable. Pourvu que «les sportifs impropres» restent chez eux. L'Agence mondiale antidopage, devenue acteur incontournable dans le mouvement sportif international, appelle les pays à n'envoyer que des sportifs «propres» aux jeux Olympiques et Paralympiques de Pékin. Son président a souligné qu'«il est de la responsabilité des divers pays et fédérations sportives d'envoyer des sportifs «propres». A l'occasion des jeux de Pékin 2008, l'Agence mondiale antidopage marquera sa cinquième présence. Son rôle est de fournir des ressources éducatives et une supervision des activités antidopage. Le but de cette conférence de presse est de présenter les programmes et les activités de l'AMA aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2008 et de fournir des informations aux journalistes sur les avancées de la lutte contre le dopage dans le sport. Le président de l'AMA, John Fahey, et le directeur général de l'Agence, David Howman, seront sans doute les plus sollicités à quelques semaines du coup d'envoi du rendez-vous olympique. Les participants à la conférence de presse comprendront également Mme Sarah Lewis, secrétaire générale de la Fédération internationale de ski (FIS), qui présidera l'équipe des Observateurs indépendants à pied d'œuvre lors des jeux Olympiques. Pour être mieux outillée et réussir l'événement phare de l'année 2008, l'AMA a créé une section «Pékin 2008» sur son site Internet. Cette section inclut les règles antidopage du Comité international olympique (CIO) et du Comité international paralympique (CIP) pour les jeux, ainsi que des informations sur le rôle de l'AMA aux jeux Olympiques et Paralympiques 2008, regroupées en particulier dans un numéro spécial du magazine de l'agence, intitulé Franc Jeu. Son numéro spécial «Pékin 2008» explique le rôle de l'AMA, qui comprend en particulier l'envoi de missions d'observateurs indépendants et de sensibilisation des sportifs, ainsi que la participation au groupe de travail chargé de planifier et de coordonner les contrôles avant l'ouverture des Jeux. Notons que l'Agence mondiale antidopage (AMA) est une organisation internationale indépendante créée en 1999 pour promouvoir, coordonner et superviser la lutte contre le dopage dans le sport sous toutes ses formes. L'agence est composée et financée à parité par le mouvement sportif et les gouvernements. Ses activités principales comprennent la recherche scientifique, l'éducation, les contrôles hors compétition, le développement de programmes antidopage et la surveillance du respect du code mondial antidopage - le premier document harmonisant les règles liées au dopage dans tous les sports et dans tous les pays. Passé de dopé, interdit de course Le ton vient d'être haussé davantage par l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a salué, vendredi dernier, la décision de la justice britannique de refuser l'accès aux jeux de Pékin au sprinteur Dwain Chambers, dont le palmarès est entaché de dopage. «L'AMA respecte totalement la décision de la Haute Cour de Londres de rejeter la demande d'injonction de Dwain Chambers visant à pouvoir être sélectionné pour les jeux Olympiques de Pékin», a annoncé dans un communiqué John Fahey, président de l'organisation. Après deux ans de suspension suite à un contrôle positif, en 2003, par le Comité olympique britannique (BOA), Chambers a gagné la semaine dernière le titre de meilleur sprinteur de son pays en remportant les sélections en 10 secondes, le meilleur score britannique depuis 2001. Mais la cour de justice a refusé de suspendre un règlement spécifique du BOA, datant de 1992, bannissant à vie des JO tout athlète coupable d'infraction à la législation antidopage, jugeant que la sélection de Chambers nuirait à «l'harmonie et la gestion de l'équipe britannique». «Bien que la décision d'un Comité national olympique de ne pas sélectionner un sportif ayant commis une violation des règles antidopage pour les jeux Olympiques ne relève pas des règles antidopage mais de critères de sélection, cette décision envoie un message fort : les sportifs coupables de violations sérieuses des règles antidopage devront en assumer les conséquences», a ajouté M. Fahey. Lutte inutile ? La répétition des cas de dopage particulièrement dans le cyclisme semble manifestement accélérer la cadence des mesures de contrôle. Ce qui se vérifie davantage à l'occasion du Tour de France. Le président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) exprime, néanmoins, un autre avis. A ce propos, les derniers scandales de dopage qui ont éclaboussé le Tour de France 2008, Pierre Bordry s'est attaqué aux idées reçues et défend le travail de l'AFLD. «Non, la lutte antidopage n'est pas inutile et elle marque des points. Non, toute performance n'est pas louche et la majorité des cyclistes sont honnêtes. Non, la France n'est pas le seul pays à combattre implacablement le dopage : la coopération internationale est au contraire très efficace. Enfin, ce fléau du sport moderne ne concerne pas que le cyclisme et touche aussi le monde amateur», a-t-il déclaré. Le même responsable ajoute : «Le dopage est un mal. Mais la lutte antidopage est nécessaire. Si on ne fait pas ce qu'il faut pour sortir les tricheurs du Tour de France, il n'y aura plus de Tour de France.» Les déclarations de Bordry sont venues renforcer la série de mesures prises dans certains pays du Vieux Continent visant à freiner la montée en puissance du dopage. C'est le cas du coureur italien, M. Lavelanet-Narbonne, qui a été placé en garde à vue en milieu de journée à la gendarmerie. La Fédération américaine de l'athlétisme s'est mise de la partie en promettant une lutte sans merci contre le dopage. Son président a émis son vœu : «J'espère sincèrement pouvoir mettre mon nom sur la liste de ceux qui auront contribué à faire la différence contre ce terrible fléau.» A. Y.