Photo : Sahel Par Abdelghani Aïchoun «Il paraît que les Egyptiens ne vont pas nous donner beaucoup de visas», s'exclame Salim, un jeune cadre dans une entreprise étatique d'envergure. «Ce n'est pas vrai», rétorque Farid, son ami et collègue, pour qui le fait que les agences de voyages organisent des séjours en Egypte à l'occasion de la rencontre du 14 novembre prochain entre les Fennecs et les Pharaons démontre que les visas sont bel et bien octroyés aux Algériens. Les Verts vont disputer cette rencontre très importante, dernier écueil pour arracher la qualification au Mondial, en présence de milliers de supporters algériens. En tout cas, au vu de l'effervescence qui règne dans les rues des différentes villes d'Algérie autour de cette question, il est clair que beaucoup d'amoureux des Verts sont tentés de faire le voyage en Egypte. Comment être présent au Caire, le 14 novembre prochain, domine les discussions d'une bonne partie des Algériens -du moins ceux qui ont les moyens financiers pour effectuer le voyage- ces derniers jours notamment depuis le dernier match de Ziani et ses coéquipiers, joué le 11 octobre dernier au stade de Blida face au Rwanda. Pour l'Algérie, un seul point (ou même une défaite par le score d'un but à zéro) suffirait pour aller au Mondial. Raison supplémentaire pour les supporters de vouloir soutenir leur équipe même en terre égyptienne. L'enjeu vaut donc le détour. Pour plus d'un, connaissant la pression qui peut être exercée sur l'équipe algérienne au Cairo Stadium, appelé communément en Egypte «le stade de la peur», il est impératif de faire le voyage vers la capitale égyptienne. «On fera tout pour y aller. Je vais déposer une demande de visa. On dormira même dans la rue s'il le faut», a déclaré Omar, un jeune vendeur «à la sauvette», à côté du marché de Chéraga, qui s'est spécialisé depuis quelques semaines dans la vente des équipements sportifs (survêtement, maillot, etc.) aux couleurs de l'équipe nationale et qui dit qu'il n'a, à sa disposition, que l'argent qu'il faut pour le billet d'avion. Discutant avec des clients, il ajoute même qu'il ne craint rien par rapport à un éventuel «mauvais accueil» des Egyptiens puisque, selon lui,«les supporters des Verts seront certainement très nombreux au Caire». D'autres, en revanche, envisagent de partir en Egypte par route. C'est le cas, bien évidement, de ceux qui possèdent des véhicules. Mais là, il est clair que le départ se fera plusieurs jours avant le match. «J'ai des amis qui vont aller au Caire par voiture. Ils vont traverser la Tunisie et la Libye», a ajouté Omar. Seulement, le souci majeur des Algériens qui veulent se rendre en Egypte est lié au billet d'accès au stade. Si quelqu'un arrive deux ou même une journée avant le match, il n'est pas évident qu'il puisse trouver un ticket. A moins qu'il se dirige vers le marché noir, et là, les prix seront vraisemblablement très élevés. Sinon, il doit y aller plusieurs jours auparavant. Ce qui s'avérera très coûteux en terme de prise en charge. De plus, les uns et les autres ont des appréhensions quant à la volonté des dirigeants égyptiens de mettre un nombre important de billets à la disposition des Algériens. Quoi qu'il en soit, des milliers de jeunes sont décidés à faire le voyage en Egypte pour soutenir les Verts. «Même si je n'arrive pas à avoir un billet, j'irai quand même en Egypte. Je veux être présent au Caire pour fêter la qualification au Mondial», renchérit un autre jeune.