Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Même si le sport a dominé, ces derniers temps, l'actualité nationale, les jeunes Algériens ont suivi avec un grand intérêt les dernières «affaires» liées à la corruption, comme celle qui a touché récemment certains cadres de l'Entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach, quoique, il faut le préciser, pour l'instant, les accusations n'aient pas été confirmées, l'enquête étant toujours en cours. Des affaires qui créent chez les jeunes un certain désarroi, d'autant qu'il s'agit généralement de l'argent public, c'est-à-dire, un bien qui appartient à la collectivité, comme nous l'indique Djamel, un jeune âgé de vingt-deux ans, étudiant à la faculté de droit de Ben Aknoun : «On ne comprend plus ce qui se passe. A chaque fois, on parle d'une affaire de plusieurs milliards de centimes qui touche des secteurs ou sociétés d'envergure. Il faut que cela cesse. On ne peut pas permettre à certains de dilapider l'argent du peuple lgérien», nous dira-t-il. Voulant «modérer» son discours, Mourad, un ami à lui, gérant d'un cybercafé dans une commune de l'Ouest algérois, signalera, toutefois, qu'«il faut être prudent face à ce genre d'affaires». Selon lui, «il y a toujours un arrière-goût politique». «On est habitué à vivre ce genre d'événements, mais ouvent les enquêtes ne vont pas plus loin», a-t-il estimé. Celui-ci a encore affirmé que «cela ne veut nullement dire qu'il n'y a pas de corruption, bien au contraire». En tout cas, même si plusieurs jeunes affirment «ne rien comprendre à toutes ces affaires de détournement et de corruption», ils pensent qu'«il est toujours de bon augure que la justice se penche sur ces dossiers». «C'est un fait nouveau en Algérie. Auparavant, on n'entendait parler de ces affaires de corruption qu'à travers des rumeurs. Aujourd'hui, la justice prend en charge ces dossiers. Même si souvent ça ne va pas plus loin, il est quand même toujours utile que les citoyens prennent connaissance qu'il y a des actions judicaires à l'encontre de certaines personnes impliquées», nous dira encore Djamel, l'étudiant en droit. Ce avec quoi n'est pas d'accord Slimane, un chômeur de vingt-quatre ans, pour qui, dans ce genre d'affaires, de deux choses l'une : «Ou bien il faut y aller jusqu'au bout, ou bien il vaudrait mieux laisser tomber». En tout cas, il faut dire que ces dossiers «chauds», qui provoquent la polémique, sont l'un des sujets de discussion préférés de certains jeunes, notamment depuis quelques mois. Chacun y va de son point de vue ou de son analyse, mais tout le monde s'accorde à dire que «les enquêtes des services de sécurité doivent se multiplier pour mettre un terme à ces pratiques qui touchent aux intérêts de la ation».