Photo : S. Zoheïr Par Hassan Gherab La pluie est revenue et avec elle la fraîcheur. Ce n'est pas un temps qui inspire la balade. Pourtant, le 2ème Festival international de la bande dessinée d'Alger (FBDA), qui se tient sur l'esplanade de Riadh El Feth, a fait l'événement et su drainer un public. Ils étaient relativement nombreux à s'intéresser aux planches, aux bulles et aux conférences de bédéistes et de spécialistes du 9ème art. Mais tous les jeunes ne sont pas accros des bulles. Nombreux sont obnubilés par le ballon rond, le match que l'équipe nationale de football doit disputer au Caire face à la sélection égyptienne pour la «finale» des éliminatoires du Mondial. C'est le sujet de discussion, ou plutôt c'est la question. On cherche la formule pour assister au match. Comment aller au Caire ? Comment décrocher le visa ? Quelle agence de voyages offre la meilleure formule ? Et plus au sud, il y en qui n'ont pas les bulles, rêvent du Caire, mais vivent surtout le présent rythmé par les préparatifs d'un grand rendez-vous culturel qui fera découvrir leur région et leur culture et leur fera découvrir des cultures venues d'outre-mer. Il n'y a pas ce plaisir de la lecture d'une BD, il n'y a pas cette fièvre du ballon, mais il y a cette joie de recevoir et de nouer des liens avec des gens venus d'ailleurs, de connaître un autre monde et de s'en rapprocher, non pas à travers des images, mais grâce à des personnes qui y vivent… c'est toute la portée d'un festival qui, avec seulement des clés, des rondes, des croches, des doubles croches, des silences et des portées, projette de construire des ponts entre les hommes et les cultures que les frontières et les politiques ont séparés.