Photo : Riad Par Wafia Sifouane C'est à l'esplanade de Riad El Feth que le 1er Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA) a été inauguré, mercredi dernier, par Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en présence de membres de la commission européenne, des organisateurs du FIBDA ainsi que de plusieurs représentants de maisons d'édition locales et étrangères, dont les stands d'exposition côtoient ceux d'artistes algériens. 98 bédéistes et dessinateurs représentant 27 pays participent à cette première édition dont la clôture est prévue aujourd'hui. Dans son discours d'ouverture, la ministre a affiché son entière satisfaction à l'égard de l'organisation de cette première édition du FIBDA, tout en soulignant les efforts fournis par les organisateurs. «C'est Dalila Nejam et son équipe qui ont eu l'idée. L'Etat n'a fait que les aider. Je tiens vraiment à les saluer, car, malgré les difficultés auxquelles ils ont fait face, le FIBDA existe aujourd'hui», dira-t-elle, tout en exprimant sa gratitude envers les bédéistes algériens, à l'instar de Slim et Aït Kaci qui ont fait que cet art survive en Algérie. «Je suis une grande fan de bande dessinée. J'appartiens à l'ère de Mkidech et je dois une grande partie de mon féminisme aux BD de Aït Kaci qui a été le premier à tenir une bande dessinée qui parle de femmes algériennes», ajoutera Mme Toumi. Et en signe de respect et de reconnaissance, elle a déclaré la création d'un prix, baptisé prix Sidi Ali Melouah, en hommage au caricaturiste décédé l'an dernier. Le prix a été remis au doyen des dessinateurs bédéistes algériens, Mohamed Aram, par Mme Dalila Nejam, qui est la commissaire générale du festival. Interrogé sur la qualité des œuvres exposées, pendant sa visite des stands, pour toute réponse, la ministre citera le président de la commission européenne, Thierry Shreder, qui a déclaré avoir trouvé en Algérie ce que l'Europe a perdu comme créativité. «Les jeunes nous ont, encore une fois, montré qu'il fallait seulement leur faire confiance», ajoutera la ministre. Premier du genre, le Festival international de la bande dessinée d'Alger espère donner un souffle nouveau au 9ème art, offrant ainsi l'opportunité aux jeunes bédéistes de se frotter à des professionnels et d'aller à la rencontre des maisons d'édition. Tout en affirmant son souhait de voir ce festival contribuer à la relance de la BD en Algérie «après un silence de trente ans», la ministre dira que son département essaye «de créer un pont qui relie les jeunes auteurs de bandes dessinées à des éditeurs. J'ai hâte de revivre cette époque durant laquelle la production algérienne de bandes dessinées battait son plein». Ce festival «pourrait réconcilier le bédéiste avec les maisons d'édition et leur permettre de publier leurs créations», soutient Mme Toumi. La soirée d'ouverture se poursuivra après avec un concert du Ferda de Knadsa auquel assistera un public nombreux. Les jeunes bédéistes présents sur les lieux ont pu aussi nous confirmer leur reconnaissance envers les organisateurs du FIBDA. «Enfin on s'intéresse à nous», diront-ils. Mais le lendemain, jeudi, l'ambiance descendra de plusieurs crans. Le cercle Frantz Fanon, qui abrite une exposition, est fermé. «Il y a des projections de films d'animation à côté [le FIBDA coïncide avec la tenue du 5ème Festival international du film d'animation, NDLR]. Nous sommes fermés pour le moment», nous dira un homme debout devant la porte close de la salle. Nous montons à l'esplanade. Là, c'est une autre surprise. Les barnums qui, la veille, abritaient les stands d'exposition, sont vides, hormis deux où sont proposés des albums de Slim et des numéros d'une revue algérienne spécialisée dans le manga. Quant à la grande tente où les jeunes bédéistes exposent leurs planches, son accès était également fermé. «C'est fermé pour le moment, mais ça ne va pas tarder à ouvrir», nous dira l'homme qui barrait le passage. Pourtant, on est en plein milieu d'après-midi et Riadh El Feth pullule d'enfants qui n'auront finalement trouvé leur bonheur que dans les salles sombres projetant des films d'animation.