La formation professionnelle a longtemps été laissée pour compte avant d'émerger et de s'imposer comme un critère de développement économique. Les pouvoirs publics ont fini par comprendre que la locomotive économique risquait de s'essouffler sans une dynamisation de ce secteur, d'où la nouvelle politique qui est en train de porter ses fruits. Les centres de formation professionnelle étaient, jusqu'à un passé très récent, considérés comme des refuges pour des adolescents ayant échoué dans leur scolarité, sans pour autant donner une reconnaissance quelconque à leur parcours au sein de ces infrastructures. Le CFPA était synonyme de sanction, pour ne pas dire punition, pour un cursus scolaire raté. L'échec se poursuivait au-delà de l'école, le stagiaire trouvant rarement un débouché à l'issue de la session. Il faut reconnaître que les choses ont changé. Aujourd'hui, des formations diplômantes sont assurées en adéquation avec le marché du travail. A la base, il y a souvent la demande exprimée par les entreprises selon leurs besoins et selon leurs propres qualifications. Des qualifications valorisées et dont la valeur ajoutée est évidente sur le plan de l'économie. On parle maintenant de formation et d'enseignement professionnels, destinés à des élèves qui, certes, n'ont pas pu poursuivre leur scolarité classique, mais ont l'opportunité de subir une formation à l'issue de laquelle ils ont toutes les chances d'être placés dans des sociétés. Les efforts consentis et les changements opérés jusque-là dans ce secteur sont tels que la formation professionnelle a dépassé le stade où elle était considérée comme un ultime recours pour des «ratés», elle constitue plutôt un vivier pour des métiers dont le déficit est avéré, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics qui est demandeur de main-d'œuvre. La formation professionnelle vise aussi la mise à niveau des travailleurs en fonction notamment de nouveaux équipements acquis par leur entreprise, mais aussi des personnes titulaires de diplômes universitaires au chômage et en quête d'une qualification. Cette année, ce sont 350 000 nouveaux stagiaires, sur le territoire national, qui ont rejoint les établissements de formation et d'enseignement professionnels, portant à 700 000 le nombre de postulants à un diplôme dans différentes spécialités et filières. La rentrée de cette année précède la tenue des deuxièmes assises nationales prévues du 15 décembre 2009 au 15 janvier 2010 afin de fixer les objectifs du prochain quinquennat. R. M.