De notre correspondant à Constantine A. Lemili L'auditorium de l'université Mentouri accueillera les 30 et 31 octobre, placée sous le haut patronage du ministre de la santé et du wali de Constantine, une rencontre scientifique internationale intitulée «2es journées maghrébines d'hygiène hospitalière». Comme le souligne en préambule de son invitation le Pr Djamel Zoughaïlech, le choix de Constantine est dû au fait «qu'à… hauteur de la faculté de médecine est dispensée une formation de médecins hygiénistes (CES en hygiène et épidémiologie hospitalière) évidemment sanctionnée par un diplôme universitaire». Cette rencontre à laquelle participeront les spécialistes algériens et leurs confrères tunisiens, marocains, sénégalais et français a pour thème «Surveillance épidémiologique des infections liées aux soins : quels indicateurs pour les pays maghrébins ?» Pour le Pr Zoughaïlech, il est incontestable que «ces affections, associées aux soins, constituent une préoccupation majeure en santé publique». Si leur prévalence est estimée entre 7 et 15% dans les pays européens, elle tournerait autour des «20% dans les pays maghrébins», considère-t-il. Les préoccupations majeures exprimées en ce sens sont notamment le risque de séjour prolongé dans les hôpitaux et la conséquence qui en découle quant à la prise en charge et l'énorme poids financier occasionné mais aussi, et plus particulièrement, le risque de létalité propre à ce type d'infections. Sont soulignées à titre indicatif les statistiques suivantes : 10 000 décès par an en France et 80 000 aux Etats-Unis. Dans sa présentation de la rencontre, le professeur estime qu'autant de décès auraient pu être évités grâce à des soins convenables. M. Zoughaïlech conclura enfin sur l'absence d'une vision claire sur ce sujet précis à l'échelle maghrébine mais aussi l'inexistence d'une stratégie qui permettrait l'harmonisation d'activités hospitalières jusqu'à ce jour morcelées, ponctuelles. Formulant un avis encore plus critique, il ajoutera : «Les données disponibles [dans les pays maghrébins, ndlr] ne reflètent pas la réalité». C'est donc en droite ligne de ces préoccupations d'intervenant directement concerné (il est également responsable de l'Observatoire régional de la santé) que le Pr Zoughaïlech souhaite se concerter avec l'ensemble concerné de la corporation sur «les activités et stratégies à développer pour, d'une part, surveiller ces risques et, d'autre part, engager des actions adéquates sur la base d'informations validées». Cela devrait forcément aider à consolider les mesures déjà prises à l'échelle nationale.