«Contrairement à la situation dans les territoires occupés sahraouis, au Darfour, au sud Soudan, la crise humanitaire qui affecte le peuple sahraoui est ignorée par les médias étrangers !», a affirmé, hier, en substance, le président du Croissant-Rouge sahraoui (CRS), M. Yahia Bouhemiane, lors d'une conférence de presse animée au siège du Croissant-Rouge algérien (CRA) à Alger. Ce dernier intervenait au sujet de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf et au sujet de laquelle il ne cache pas son inquiétude. Car, soutient-il, à l'approche d'une nouvelle année, 2010, les effets de la crise financière internationale devraient se faire ressentir davantage que durant l'année en cours. Ce qui pourrait se traduire par une baisse des aides humanitaires émanant des organisations non gouvernementales et autres bailleurs de fonds étrangers. «En dépit de tous les dons qui ont été acheminés cette année, ils demeurent en deçà des besoins permanents et nombreux des réfugiés sahraouis», note le conférencier. Cette situation est pesante en dépit aussi des efforts du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), dont le comité exécutif a accepté cette année de doubler le budget destiné à cette population dans le besoin. L'intervenant tient, à ce propos, à relever que la situation des réfugiés sahraouis, qui dure depuis 33 ans, est «exceptionnelle et unique» et nécessite, par conséquent, une intervention humanitaire qui dépasse les aides consenties en situation d'urgence classique. L'aide qui lui est destinée en matière de nutrition, explique-t-il, reste surtout en deçà des normes internationales en matière d'apports caloriques au moment où certains aliments ne conviennent pas aux conditions climatiques dans lesquelles les réfugiés vivent et que, parfois, d'autres sont périmés à leur arrivée aux camps. Les tentes qui doivent être renouvelées tous les 5 ans ne le sont guère avec toutes les contraintes que la succession des saisons entraîne sur leur état et les conséquences de cette situation sur la santé de leurs occupants. L'ensemble des établissements scolaires n'est pas doté d'électricité, apprend-on également, entre autres besoins vitaux pour cette population, notamment les enfants. Le président du CRA, Hadj Hamou Ben Sedir, est revenu sur la contribution de son organisation en vue de soutenir son homologue sahraoui. Ainsi, le CRS est présent au premier point d'arrivée des aides étrangères en Algérie qu'est le port d'Oran, avant que celles-ci ne soient acheminées vers les camps de Tindouf. «Nous œuvrons pour que le CRS soit reconnu à l'échelle internationale et pour qu'il soit admis à la Fédération internationale des Croissants et Croix-Rouges», déclarera-t-il. Un mémorandum d'entente, notons-le enfin, lie les deux organisations qui œuvrent en concertation pour venir en aide à la population sahraouie réfugiée à Tindouf. M. C.