Les compléments alimentaires promettent un ventre plat, une mémoire retrouvée ou une forme éblouissante.Aussi, beaucoup de femmes pensent que, plus elles en prennent, plus elles maigrissent vite. Ce qui est complètement faux, voire dangereux. D'abord, les compléments alimentaires ne font pas maigrir mais, pis, une prise inconsidérée peut avoir de graves conséquences sur l'organisme. Une grande partie de ces gélules contiennent de fortes concentrations de minéraux, vitamines, plantes... Or, une étude canadienne vient de montrer que l'excès de fer peut, par exemple, abîmer le foie et qu'une surconsommation de vitamine A ou E augmente de 17% les chances d'avoir un cancer du poumon ou de la prostate.Un médecin dira que, dans son cabinet, il commence «à voir arriver des gens avec des pathologies d'un nouveau genre liées à une consommation excessive de compléments alimentaires». Il est vrai que les compliments alimentaires peuvent parfois être utiles. Ils permettent de palier certaines carences ou représentent tout simplement un accompagnement psychologique pour une femme qui souhaite entamer un régime. Mais leur consommation doit être encadrée et faire l'objet d'un suivi régulier. Ce qui n'est pas le cas. Ces produits sont en vente libre dans les pharmacies et la plupart des utilisatrices ont recourt à l'automédication qui peut s'avérer dangereuse. Elles choisissent des compléments alimentaires sans savoir ce dont elles ont réellement besoin et risquent donc de prendre un produit qui n'est pas adapté. Elles se méfient des médicaments mais estiment que les plantes sont inoffensives. Or, certaines peuvent avoir des effets très graves. Pour limiter les risques, il faut également augmenter l'encadrement des laboratoires qui fabriquent ces compléments alimentaires et favoriser la traçabilité des produits pour réduire les risques. Et c'est ce qui semble se dessiner.En effet, ces produits, commercialisés sous forme de doses, telles que des gélules, des pastilles, des comprimés ou des pilules, sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires françaises qui vont étudier les effets indésirables liés à leur consommation. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a annoncé jeudi dernier la mise en place d'un «dispositif de vigilance», emandant aux professionnels de santé de l'informer sur les effets «inattendus et inexpliqués» de ces suppléments chez leurs patients. Ce dispositif est le premier du genre en Europe.«Nous nous intéressons à ces compléments car les Français en consomment de plus en plus», expliquera Marie Favrot, directrice de 'évaluation des risques nutritionnels et sanitaires à l'Afssa. «Des accidents aigus graves sont rapportés, mais il est encore trop tôt pour que nous soyons certains que les compléments utilisés soient les uniques responsables», souligne Marc Mortureux, directeur général de l'Afssa.La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait publié en avril dernier une étude alarmante réalisée auprès de 500 ntreprises spécialisées. Selon cette étude, 12,5% des produits de ces entreprises présentaient des anomalies, principalement liées à des pratiques ommerciales trompeuses (publicité mensongère sur les bienfaits du produit et autres fausses promotions) ou à des problèmes d'étiquetage.Dans certains cas plus graves, des chercheurs ont démontré que des composants étaient nocifs pour certains consommateurs. R. C.