Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSRH) annonce quatorze nouveaux cas de grippe A(H1N1) confirmés samedi dernier. Selon le communiqué disponible sur le site du ministère, les personnes signalées sont deux ressortissants étrangers découverts à Oran, âgés de 41 et 28 ans, dont la contamination serait due «probablement» à un foyer local de transmission du virus ; un homme âgé de 57 ans, résidant à Tizi Ouzou récemment revenu de France ; cinq cas recensés à Médéa (une jeune femme de 20 ans, un adolescent de 14 ans, un enfant de 12 ans, un autre de 3 ans et un bébé de 5 mois) tous ces sujets ont été en contact de cas déjà déterminés et habitant le même bloc d'habitation ; trois enfants à Béni Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent, âgés de 9 à 12 ans et sans lien avéré avec les cas précédents ; trois cas à Alger (un adulte de 42 ans récemment rentré du Canada, un enfant de 9 ans récemment revenu de France, une adolescente de 14 ans sujet à contact d'un cas déjà confirmé). A la faveur de ces annonces, il devient évident que la grippe porcine gagne du terrain en Algérie. Après les 78 cas annoncés jeudi, le nombre de personnes déclarées atteintes du virus A(H1N1) est passé à 92 au 31 octobre 2009. Dans le même communiqué, le ministère de la Santé rassure en rappelant que «toutes ces personnes (les quatorze nouveaux cas) sont actuellement hospitalisées dans les services de référence et sont sous étroite surveillance médicale», et que «pour l'ensemble de ces sujets, les mesures médico-sanitaires prévues dans le plan national de lutte contre la pandémie de grippe A(H1N1) ont été initiées et les investigations épidémiologiques se poursuivent», tout en notant que «la répartition par semaine montre que le nombre relativement important de cas diagnostiqués la dernière semaine d'octobre est précurseur d'une phase de circulation locale du virus A(H1N1)». Sans toutefois céder à la panique, il faut dire que la dernière information suscite des inquiétudes. La peur de voir ce virus muter ou se combiner avec celui de la grippe ordinaire se fait sentir de par le monde. Ce changement pourrait avoir des effets directs sur le mode de transmission de cette maladie et accentuer les risques de se faire contaminer. Selon les dernières statistiques communiquées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 441 661 cas de personnes atteintes du virus sont enregistrées à ce jour dans le monde et 5 712 décès déplorés. (13 536 détectés et 75 décès en Afrique contre 174 565 cas détectés et 4 175 morts en Amérique). En matière de prise en charge de cette pandémie, l'Algérie fait partie des premiers pays à avoir commandé le vaccin contre la grippe A(H1N1). Une première quantité de 20 millions d'unités sera réceptionnée le mois prochain, assurent les responsables. Dans l'immédiat, les citoyens ont, légitimement, dès qu'un semblant de rhume pointe, tendance à se diriger vers les pharmacies pour acquérir le vaccin contre la grippe saisonnière. Conscient de ce genre de réflexes, le ministère de la Santé a décidé de procéder à une commande de 1,5 million de vaccins contre la grippe saisonnière. Un quota que sera réceptionné, normalement, la semaine prochaine. Ne se limitant pas à cette décision, le département de Saïd Barkat restreint la distribution du vaccin contre la grippe saisonnière dans les seuls centres hospitaliers et annonce que seule la population «fragile» (personnes âgées et malades chroniques) sera vaccinée. Faut-il alors se rendre dans les centres hospitaliers, muni de son dossier médical, pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière ? En attendant de voir les effets sur les citoyens de ce genre de décisions, rappelons que le respect de certaines règles d'hygiène permet de réduire les risques de transmission du virus de la grippe. Le MSRH met à la disposition des citoyens un numéro vert, le 3030, pour des informations supplémentaires. S. A.