De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur «Quand l'Algérie prend des mesures relativement limitées pour la sauvegarde de son économie, on pousse des cris d'orfraie et on va jusqu'à dire, le plus solennellement du monde, que ‘‘l'Algérie fait fausse route''. Fausse route ? Une telle déclaration, outre qu'elle ne respecte pas notre souveraineté et nos choix, est incompatible avec l'esprit de partenariat et jette un trouble sur la véritable nature des rapports que l'on voudrait établir avec notre pays», a déclaré samedi dernier à Paris l'ambassadeur d'Algérie en France, Missoum Sbih. C'est un ministre français, M. Novelli, qui est l'auteur de «l'Algérie fait fausse route» prononcé il y a quelques jours devant les députés de son pays. Le diplomate algérien, qui intervenait en ouverture de la conférence plénière du Forum annuel de Reage (Réseau des algériens diplômés des grandes écoles et des universités), a auparavant, et en comparaison, relevé que «quand les pays occidentaux en particulier ont, sans complexe et sans scrupule, pris, pour faire face à la crise économique internationale, des mesures à caractère exceptionnel qui ont ébranlé les fondements même de l'économie de marché, ces pays ont alors dit, nonchalamment, avec le sentiment du devoir accompli, qu'ils étaient sur la bonne voie». M. Sbih, qui s'exprimait devant un auditoire nombreux, plus de 500 personnes, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, a précisé que les mesures prises par l'Algérie dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 «avaient pour objectif d'assurer la traçabilité des opérations de commerce extérieur, d'en limiter l'étendue face à une croissance sans précédent des importations et surtout d'impliquer les Investissements directs étrangers (IDE) dans l'effort de production, de création d'emplois et limiter le plus possible sa concentration dans la sphère du commerce extérieur». «Les mesures édictées, a-t-il ajouté, ont aussi pour but de rationaliser et de limiter la facture des importations, corriger ainsi les déséquilibres constatés dans la balance des paiements et prendre en considération la baisse des ressources externes du pays en relation avec la crise économique mondiale». A l'approche de sa conclusion, M. Sbih a souhaité que les conclusions du Forum de Reage consacré aux IDE «dégageront surtout des idées et des axes de travail, notamment pour les entreprises algériennes et françaises pour renforcer la relation économique bilatérale et participeront ainsi à cet effort et cette volonté commune des deux pays de construire un partenariat d'exception fondé sur les intérêts réciproques et le respect mutuel prenant en charge toutes les dimensions de la relation algéro-française : la dimension politique et économique mais aussi la dimension humaine et culturelle». Après avoir donc exposé les principes qui guident l'Algérie dans sa politique étrangère en matière économique et financière, et plus particulièrement avec la France, le représentant diplomatique s'est adressé aux diplômés algériens à l'étranger en rappelant notamment «l'appel du président de la République dans son message du 13 décembre 2008 à la rencontre des compétences nationales établies à l'étranger, à ‘‘inventer des solutions neuves'' et ‘‘chercher patiemment les points d'articulation pour donner un sens à son engagement'' dans l'effort de redressement national en Algérie». «L'apport à l'Algérie le plus attendu, d'une association comme la vôtre, a avancé M. Sbih, devrait avoir trois axes essentiels : le secteur de la formation et de la recherche scientifique et technologique, l'amélioration de la compétitivité des entreprises algériennes et la promotion des investissements directs en Algérie et enfin votre participation en termes d'analyses et études pertinentes qui peuvent concourir à mûrir les choix stratégiques pour assurer l'essor de l'Algérie dans tous les domaines». Précisons que le forum de Reage consacré aux IDE a bénéficié de la participation de MM. Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises, Bouteiller, chef de mission économique régionale à l'ambassade de France à Alger, Rebrab, P-DG de Cevital, et Bendjaber, président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Algérie.