De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le mouvement associatif a sûrement un rôle important à jouer dans le développement d'un quartier, d'une ville ou d'une nation entière. Son rôle peut aussi se résumer dans la sensibilisation, l'information et la mobilisation de la population. C'est pour cela que les politiciens partout dans le monde accordent une attention particulière à ces associations et essayent tous les moyens de les intégrer dans leurs démarches. Cependant, certaines associations dérivent, parfois, de leurs objectifs et participe à des actions pouvant nuire à la société. Cette situation pousse les services concernés à rappeler à l'ordre de nombreuses associations et à cesser leur financement. Entre autres, une grande partie du mouvement associatif reste sans activités et finit par disparaître. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, il ne se passe pas un jour sans entendre parler d'une initiative de créer une association dans n'importe quel domaine. La population étant consciente de l'importance de ce genre de regroupements pense à travers eux à construire un véritable canal de communication avec les décideurs et ce, dans le but de transmettre leurs préoccupations quotidiennes. Dans cette wilaya, de nombreuses associations ont été agréées dans différents domaines. Le volet culturel détient un échiquier important d'associations, leurs activités étant souvent visibles à travers une animation à l'intérieur et à l'extérieur de cette wilaya. Les villes de Miliana, d'Arib et d'Amra se sont démarquées par des associations très actives spécialisées dans le théâtre, la musique indalouse et autres genres.Si l'activité culturelle s'est distinguée beaucoup plus par des associations ayant laissé leur empreinte grâce à la compétence des bureaux de ces structures, il semble que les autres volets liés à la vie quotidienne exigent une prise en charge à la hauteur des aspirations de la population. La présence de nombreuses personnes SDF dans les rues de cette wilaya montre que le mouvement associatif est pratiquement absent puisqu'il n'accorde pas d'attention à cette catégorie de citoyens, laquelle souffre énormément en silence, particulièrement durant la période d'hiver. Entre autres, le manque de moyens financiers et de locaux entrave l'activité des associations, lesquelles finissent par cesser leurs activités. «C'en est trop. Sans local, on ne peut rien faire, et, d'ailleurs, on ne veut plus se réunir dans la rue», dira un membre d'une association et ce, avant d'ajouter qu'il est difficile d'activer dans ces conditions. «Les associations peuvent jouer convenablement leur rôle s'il existe une vraie volonté chez les décideurs pour les impliquer dans le processus de développement», lance un citoyen, lequel trouve que certains élus admettent difficilement la présence des associations ayant une relation avec le développement et la prise en charge des préoccupations des citoyens. Par ailleurs, il faut reconnaître que de nombreuses personnes créent des associations en réalité à des fins personnelles visant à approcher les autorités. Selon de nombreux citoyens interrogés, certains présidents d'association ont activé pour le compte de certains partis politiques et ne pensent qu'à décrocher des postes de responsabilité à l'issue des efforts qu'ils effectuent. Notons que le projet d'appui aux associations de développement lancé ces dernières années à travers de nombreuses wilayas a vu la participation de peu d'associations de Aïn Defla sachant que la plupart d'entre elles ne procèdent pas au renouvellement des membres de leur bureau à l'issue de leur mandat. En somme, le mouvement associatif est encore loin de jouer convenablement son rôle dans cette wilaya de l'intérieur du pays où les autorités ont besoin d'elles pour prendre en charge les préoccupations de la population, en particulier les personnes sans domicile fixe, lesquelles souffrent en silence.