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L'écoute et la recevabilité des habitants contribuent au développement des communes La réglementation exige l'implication du citoyen dans la prise de décision
De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Prendre en charge les préoccupations d'une population et gérer le territoire communal exigent une compétence, un savoir-faire et l'implication du citoyen lui-même dans la prise de décision importante ayant trait au changement de la ville et de ses composants fonctionnels, lesquels jouent un rôle primordial dans la vie quotidienne des citoyens, qu'ils soient aisés ou nécessiteux. Si la réglementation dans ce sens est claire d'autant que chaque citoyen a le droit de s'informer sur les décisions prises par l'assemblée élue qui forme la composante chargée de gérer les affaires de la commune, il se trouve que de nombreux citoyens n'arrivent pas à avoir les informations nécessaires à ce sujet. Entre autres, l'ignorance de la réglementation pousse de nombreux citoyens à rester loin des élus alors que ces derniers sont appelés à prendre en compte leur point de vue sachant que toute décision prise servira en réalité le citoyen. La faiblesse du mouvement associatif influe dans l'implication du citoyen dans la prise de décision de sa commune d'autant que le citoyen lui-même ne peut, parfois, transmettre son point de vue dans une société, laquelle ne donne de considération qu'à des idées formulées en groupe. Dans l'aménagement du territoire et des villes, l'implication des citoyens est garantie par la réglementation d'autant qu'à chaque finalisation d'un instrument de planification territorial, il est prévu sa mise à la disposition à la population et ce, à travers une action dite enquête publique où un commissaire enquêteur est désigné parmi le personnel technique pour prendre les différents suggestions des citoyens sur le contenu du plan. Ces points de vue interviennent souvent après consultation des documents de ce plan dans une salle réservée à cet effet. En lisant les textes règlementaires, on s'aperçoit que les élus, maires et différents services techniques sont ouverts aux propositions des citoyens et doivent les prendre en considération. Cependant, sur le terrain, il est malheureux de s'apercevoir qu'il s'agit de simples formalités administratives que, généralement, les services concernés préfèrent effectuer dans l'ombre pour éviter l'implication du citoyen ou, autrement dit, «le casse-tête» d'un citoyen parfois considéré comme «provocateur de troubles» s'il pense à l'intérêt général du milieu dans lequel il vit. Cette pensée ou vision des choses a pris, malheureusement, des dimensions inquiétantes dans de nombreuses wilayas du pays sachant qu'il est rare de trouver un élu, un maire, un chef de daïra ou autre responsable à l'écoute des propositions ou des idées des citoyens. En revanche, ils préfèrent penser à leurs postes alors qu'ils ne pourront jamais avoir les mêmes réflexions. Pour la seule raison qu'ils considèrent la prise en compte d'une idée formulée par un citoyen comme un point de faiblesse de leur part. Ce comportement qui fait partie généralement de l'existence d'un complexe psychologique chez certains décideurs a eu des répercussions sur le choix de la décision qui convient pour la population. Certains maires évitent de croiser les citoyens Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, certains maires n'osent même pas se déplacer dans les ruelles parmi les gens ou faire leurs courses comme des citoyens ordinaires pour l'unique raison qu'ils ont peur de faire face aux préoccupations des citoyens. En revanche, d'autres maires sont toujours disponibles à l'écoute des préoccupations des citoyens d'autant qu'ils passent des heures à les recevoir et essayer de trouver des solutions à leurs préoccupations quotidiennes. Dans d'autres communes, il se trouve que certains maires ne passent que rarement des nuits dans les communes qu'ils gèrent et préfèrent habiter dans le chef-lieu de wilaya ou autres lieux de peur d'être dérangés par la population. En somme, dans cette wilaya, peu de citoyens apprécient la gestion de leur commune et voient que les élus ne les associent pas dans la prise de décision. En revanche, un maire dans cette wilaya, celui de la commune de Arib située au nord-est du chef-lieu de Aïn Defla, se distingue des autres P/APC au nombre de 36 de cette wilaya, par sa manière de gérer les affaires de sa municipalité. Il est sûrement l'unique maire très respecté et soutenu par la population pour le travail qu'il fait quotidiennement afin d'améliorer leurs conditions de vie. Il est connu dans sa ville par son comportement ordinaire parmi la population. D'ailleurs il habite tout près du siège de l'APC. Selon des habitants de cette commune, ce P/APC est toujours présent pour répondre à leurs préoccupations. «Il reçoit les citoyens près de sa maison, dans les cafés et même dans la rue», dira un citoyen avant de poursuivre que «leur maire vit comme les habitants ; il ressent leur souffrance et prend, parfois, des initiatives avant même que les citoyens concernés ne prennent attache avec lui». «Sans protocole, il discute avec les citoyens dans les rues, les cafés ou dans n'importe quel lieu qu'il fréquente. Il se comporte comme un simple citoyen», lance en substance un jeune rencontré dans la ville. Ce maire qui exige plus de lumière pour que son exemple soit suivi à l'échelle nationale, utilise même ses propres moyens et ceux des membres de sa famille pour entreprendre des travaux qu'il juge nécessaires pour améliorer le cadre de vie de la population. En somme, les maires ont un rôle important à jouer d'autant que leur mission les oblige à se rapprocher de plus en plus de la population pour recenser ses besoins et la consulter sur les décisions à prendre et ce, même dans la rue, sachant que ce genre de comportements réconforte les citoyens et consolide une relation de confiance entre citoyen et élus.