De notre correspondant à Constantine A. Lemili Les quatre personnes, hospitalisées dans la matinée d'hier au sein de l'hôpital El Bir, se sont donc toutes avérées porteuses du virus de la grippe A. L'analyse des prélèvements effectuée après six jours d'attente ayant été, pour l'administration informée en début d'après-midi, «concluante». Six jours d'attente qui, néanmoins, ont eu raison de l'attente du corps médical de l'établissement qui a libéré les quatre personnes (deux jeunes filles et deux jeunes hommes), tous employés, faut-il le rappeler, d'une même entreprise. Les médecins étant sans doute convaincus que les analyses n'allaient jamais venir ou confortés par le discours qu'ils n'ont eu cesse de tenir depuis le premier jour d'admission, à savoir qu'il ne s'agissait que d'une «grippe ordinaire», considérant à tort ou à raison que les patients, de jour en jour et depuis leur admission (mercredi dernier, ndlr), se portaient bien. Malheureusement, juste après qu'ils eurent obtenu les documents les libérant et, pour certains, dès leur retour à leur domicile, l'administration de l'hôpital décide de battre le rappel des troupes, contactant, dans un premier temps, leur employeur et, dans un deuxième temps, les concernés sur leur téléphone mobile. Notre journal a, dans son édition d'hier, narré la conduite autant médicale qu'administrative rocambolesque de ce premier cas sérieux de grippe porcine. La journée d'hier a, de loin, dépassé le summum de l'absurdité, notamment en matière d'amateurisme, d'à-peu-prisme sur la conduite à tenir pour répondre à une telle situation. Que dire, alors, le jour où il sera question d'épidémie de grande ampleur. Quoiqu'il en soit, donc retour à la case départ. Les responsables à hauteur de l'établissement n'arrivent pas à accorder leurs violons, chacun tenant un discours. «Les patients vont être réadmis et suivre un traitement avec administration du tamiflu tout de suite jusqu'à guérison», dira le directeur joint au téléphone par un de ses collègues. Ce qui n'est pas le cas pour le directeur des moyens lequel nous dira : «Ces personnes vont rentrer chez elles et y suivre un traitement que l'équipe médicale va leur indiquer.» C'est effectivement ce qui sera décidé par l'infectiologue qui a considéré «qu'il n'y existait plus aucun risque, l'état général de ces jeunes ayant évolué normalement au bout du septième jour. Nous les libérons aujourd'hui parce qu'ils ne constituent aucune menace quoique des mesures de protection devront quand même être prises par leurs proches à domicile». Finalement, les quatre jeunes personnes sont autorisées à rentrer chez elles, dotées de trois bavettes, un arrêt de travail de cinq jours, une prescription médicale pour de la vitamine C et du Doliprane. Si ce n'est que ça la grippe A, autant dire que tout le monde peut revenir aux bonnes vieilles compositions médécinales de «Mémé». Plus sérieusement, que va-t-il advenir dans un avenir immédiat si les quatre personnes sont réellement porteuses du virus H1N1 ? Sinon, il serait grave que les services de l'institut Pasteur puissent se tromper aussi légèrement sur l'analyse d'un prélèvement. En tout état de cause, si le virus est là, depuis hier, il circule alors follement un peu partout à la périphérie des familles des personnes concernées, leurs voisins, et bientôt sur le lieu de travail. Soulignons que nous avons appris sur place que «l'ensemble des travailleurs de l'entreprise va faire l'objet d'un contrôle médical».