Naftec projette d'augmenter ses capacités de raffinage. Elle veut les porter à vingt-sept millions de tonnes par an contre vingt-deux actuellement. Cela correspond à un investissement estimé à quatre milliards de dollars. De 1964 à ce jour, Naftec a traité plus de six cent quinze millions de tonnes de pétrole brut et près de onze millions de tonnes de brut importé pour la production des bitumes. C'est une tendance haussière. Elle s'inscrit dans une conjoncture globale liée en partie à l'évolution de l'économie nationale. La production est en hausse. La consommation aussi. Celles de carburants a augmenté de vingt pour cent sur les cinq dernières années. Ainsi, seuls cinquante pour cent de la production a été exportée contre soixante-dix au début des années 2000. Ce sont autant de données fournies par Akli Remini, président-directeur général de Naftec, à l'ouverture hier à l'hôtel Hilton de la 1ère conférence internationale sur le raffinage du pétrole. Une rencontre qui réunit des experts algériens et étrangers. C'est dans un contexte de réformes profond, d'investissements massifs que Naftec veut s'insérer, se déployer, note son P-DG. L'entreprise se donne un objectif central, celui de relever ses capacités de production comme sus-évoqué, et de fabriquer les produits les plus demandés sur les marchés local et international. Akli Remini souligne par ailleurs que la recherche de l'efficacité, de la fiabilité et de l'économie d'énergie constitue une préoccupation à gérer au quotidien par tous les raffineurs parce qu'elle représente une source de plus-value. Le patron de Naftec a parlé également de la sécurité dans l'industrie du raffinage, estimant que celle-ci reste une préoccupation majeure occupant une place importante dans les programmes de rénovation et de développement des raffineries. Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général au ministère de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil avance que le parc de raffinage atteindra cinquante millions de tonnes par an en 2014, à la faveur du programme de rénovation des raffineries existantes et de nouveau projets, dont la raffinerie de condensât de cinq millions de tonnes qui entre en production cette année, et celle de quinze millions de tonnes mise en service en 2014. Le ministre explique qu'en Algérie comme dans le reste du monde, l'évolution du raffinage est confrontée à l'urgence des adaptations qu'impliquent les nouvelles politiques énergétiques dans l'économie mondiale. La sécurité dans cette industrie, Chakib Khelil en parle également. Il relève que, au-delà des actions entreprises sur les installations et équipements de production, le rôle des ressources humaines est «prépondérant». Et de détailler qu'il est établi que, dans 80% des incidents qui surviennent dans cette industrie, les causes sont souvent liées à la ressource humaine. Aussi, Chakib Khelil recommande que cet aspect occupe la première place dans les plans de charge. Le raffinage reste toutefois une activité non rémunératrice à elle seule. A l'échelle planétaire, les capacités de raffinage augmentent, aujourd'hui, mais pas dans les proportions souhaitées par les industriels, tous les industriels. Elles étaient de 77,83 millions de barils part jour en 1996. Elles sont passées à 87,24 millions de barils par jour en 2006. L'Asie reste une région fortement pourvoyeuse de produits raffinés, devançant l'Amérique du Nord et l'Europe. L'Afrique est moins loties en termes de raffineries. Le continent dispose de quarante-quatre, répartis comme suit : vingt-deux en Afrique subsaharienne, vingt-deux en Afrique du Nord. La conférence en question se poursuivra aujourd'hui avec une série de communications aussi intéressantes les unes que les autres. Y. S.