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«Vers un partenariat avec le finlandais SAMPO-ROSENLEW» Le P-DG de l'entreprise de construction de matériels agricoles (CMA) de Sidi Bel Abbès à la Tribune :
Photo : Medjahdi Propos recueillis par notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi LA TRIBUNE : Donnez-nous un bref historique du CMA... M. Mohamed Benazza : Le conseil interministériel a, dans le cadre du dossier d'assainissement présenté en janvier dernier, retenu l'entreprise de construction de matériels agricoles (CMA) comme entreprise déstructurée mais viable et, de ce fait, éligible à l'assainissement. Décision importante, bénéfique, souhaitable et des plus salutaires en ces moments de récession. Cet assainissement est assujetti à l'élaboration d'un plan de redressement interne devant permettre la relance de l'activité et visant en même temps à améliorer les performances et la viabilité de l'entreprise. Sur le plan historique, le CMA de Sidi Bel Abbès a été érigé dans le cadre du premier plan quadriennal 1970-1973 pour jouer un double rôle, à savoir l'industrie industrialisante et la mécanisation de l'agriculture. En 1975, la première moissonneuse-batteuse a vu le jour. Avec une large gamme de 33 produits, (moissonneuses-batteuses, ramasseuses presses, faucheuses universelles, disques agraires, charrues, etc., le CMA, qui employait plus de 1 800 travailleurs, était le fournisseur incontournable de l'agriculture algérienne. Qu'est-ce qui explique le recours au plan de redressement ? Nous avons passé des moments difficiles, et le CMA a été secoué par de violents soubresauts, condamnant ainsi une production dont l'avant-dernière remontait à la fin juin de l'année 2004. Un programme de 187 moissonneuses-batteuses a été réalisé, ce qui a permis de réaliser un chiffre d'affaires de 710 millions de dinars. L'année suivante (2005), sur le programme de 200 moissonneuses-batteuses, le CMA n'en a réalisé que 170 pour plusieurs causes, notamment les prix qui avaient augmenté. Donc, depuis de 2005, c'est la galère... Absolument. L'effectif, qui était en 2003 de 675 ouvriers, a chuté suite aux retraites proportionnelles. Depuis fin mai de l'année en cours, le nombre d'ouvriers est de l'ordre de 389. Le problème des salaires, qui dure depuis plus de huit mois, a-t-il été résolu ? C'était ma condition pour accepter le poste de P-DG. L'ensemble du personnel a été payé la semaine dernière. Il le fallait, car un plan de redressement ne connaîtra pas de réussite sans un plan de redressement psychologique. Il faut préparer l'ouvrier à la relance et lui redonner confiance. Est-ce que le CMA entrera en production ? L'entreprise est à genoux, il est temps, grâce à un plan d'action, de la remettre debout. A ce sujet, le plan d'action 2008-2013, demandé par le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, donnera un nouvel élan au CMA avec comme prévisions en termes de chiffre d'affaires, 983 millions de dinars en 2009 pour passer à 1 594 millions de dinars en 2010 et 2 756 millions de dinars en 2013. Au volet production, ce seront 645 millions de dinars en 2009 où on assistera au déstockage de tous les produits existants, avec toujours la fabrication de la moissonneuse-batteuse AFAQ II. Qu'en est-il du partenariat et des exportations ? Nous sommes en cours de discussions avec le groupe finlandais SAMPO-ROSENLEW pour un volume d'investissement de 12 millions d'euros. La signature se fera avant la fin de l'année en cours. Cependant, la production commencera prochainement, et, dès 2010, nous lancerons la nouvelle moissonneuse-batteuse, la SR 2045. Ainsi, la production annuelle sera de plus de 400 machines par an, pour, entre autres, l'exportation et le renouvellement du parc actuel estimé à plus de 9 000 moissonneuses-batteuses. Un dernier mot… On demande de redynamiser l'économie dans les ambassades à l'étranger. Il y a aussi la nécessité de soutenir l'exportation en passant par un organe garant tout en mettant en place des dispositifs. Sur le plan interne, on mise sur l'accès à la sous-traitance, la fabrication des pièces de rechange, etc. En un mot, le CMA connaîtra des jours prospères et jouera son rôle sur le plan économique et du développement.