De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Près d'un mois après la rentrée universitaire 2009-2010, une dizaine d'étudiants en 2e année LMD-SNV (sciences naturelles et vie), du département de biologie de l'université d'es Sénia, ne sont toujours pas inscrits et passent l'essentiel de leur temps à plaider leur cause auprès des différents responsables de l'enseignement supérieur : «Admis en 3e année, racontent Mehdi et Sarah, nous avons émis le vœu de nous inscrire en sciences de la mer parmi les dix filières qui nous ont été suggérées par l'administration. Or, il se trouve que, pour des raisons qui nous échappent, notre choix n'a pas été respecté et nous avons été arbitrairement orientés vers d'autres filières. Ce faisant, l'administration viole l'esprit même du système LMD qui est basé sur la liberté de l'étudiant. Aujourd'hui, nous nous battons pour que l'université respecte notre choix et reconnaisse notre liberté.» En compagnie de sept camarades, Mehdi frappe à toutes les portes de l'enseignement supérieur pour tenter de plaider leur cause mais sans qu'une réponse convaincante, à défaut d'être satisfaisante, leur soit proposée : «Le critère d'orientation retenu par cette commission [d'orientation, ndlr] est que le nombre minimal pour l'ouverture d'une filière est de 20 étudiants», est, en substance, l'unique explication qui leur est fournie. Pourtant, Mehdi et Sarah sont catégoriques : «Cette réponse ne tient pas la route puisque, d'une part, on nous a d'abord parlé d'un minimum de cinq étudiants, puis de 15, avant de, finalement, arriver à 20. D'autre part, certaines spécialités ont été ouvertes avec moins d'étudiants et de ressources humaines et matérielles», affirment-ils devant une responsable du département de biologie acquise à leur cause : «Il n'y a aucune raison valable qui empêche l'ouverture de la filière sciences de la mer ; les moyens matériels sont disponibles et les enseignants également. Pourquoi priver neuf étudiants d'un rêve pour lequel ils se battent depuis déjà deux années ?» s'insurgent-ils devant ce qu'ils qualifient d'aberration. Les étudiants, qui ont sollicité l'intervention du directeur de l'enseignement au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, espèrent que le recteur de l'univeristé d'Oran leur accorde rapidement une audience : «Nous voulons juste être rétablis dans nos droits, que le système LMD soit respecté et que nous puissions des études que nous avons choisies.» Pour rappel, le système licence-master-doctorat, qui a été introduit en 2003/2004, est, selon ses initiateurs, un processus «promoteur du développement des capacités des établissements à adapter et à renouveler leurs offres de formation […] Dans cette démarche, il est préconisé d'offrir une plus grande liberté à l'étudiant pour construire son parcours universitaire avec comme finalité son insertion dans la vie active.» Autrement dit, rendre l'étudiant «responsable de sa formation, lui garantir plus de liberté et d'avantage d'engagement» que les neuf étudiants du département de biologie de l'université d'Oran recherchent depuis que leur choix a été rejeté.