De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le ton change au sein des médias égyptiens qui n'admettent, cependant, toujours pas l'ampleur de la dérive qu'ils ont engendrée entre nos deux peuples. Un revirement prudent et rusé qui vise à rattraper la dérive et les conséquences qui en ont découlé. Qui sème le vent récolte la tempête. Les Egyptiens ont compris que, finalement, la balance a déjà basculé en faveur des Algériens qui n'ont jamais toléré dans leur histoire la hogra et l'humiliation. L'effet contraire s'est déjà opéré et l'Algérie va gagner car, aujourd'hui, il s'agit de défendre l'honneur des Algériens, ni plus ni moins. Ce qui n'était qu'un simple match de football au départ s'est transformé en une véritable guerre d'honneur. La machination machiavélique des Egyptiens faite de mensonges, de haine et de manipulation n'a pas trompé le monde. Les blessures réelles de nos joueurs, les harcèlements des supporters terrorisés, les pressions exercées sur l'équipe nationale et la délégation officielle ainsi que les images manipulées et autres contrevérités rapportées en boucle dans les grandes chaînes télévisées ont produit un effet néfaste entre nos deux peuples. La campagne de dénigrement et de mensonges qui a été menée a baissé d'un ton afin de préserver les chances de l'équipe égyptienne face à la furie des Algériens. Tout cela faisait partie d'un vaste plan diabolique qui visait à isoler notre équipe et à attenter à son moral. Mais là n'est pas le fond du problème. Cette campagne n'aurait pu réussir si nos médias lourds avaient pleinement joué leur rôle. Un déséquilibre considérable que la télévision nationale n'a pas su gérer à son profit pour éclairer l'opinion mondiale et arabe sur ce qui s'est réellement passé en Egypte. Le battage médiatique égyptien était tel que la pression exercée par l'ensemble des chaînes sur nos joueurs a fini par donner lieu à une situation inextricable pour les uns et pour les autres. Cela face à une télévision algérienne passive et complètement dépassée par les événements. L'écart est terrible. Mais le plus désolant, c'est que cette situation de passivité perdure dans les locaux de notre télévision nationale. Hier encore, les chaînes égyptiennes, notamment Nile Sport et Mehwer, se sont distinguées par un traitement spécial de la question, qualifiant ouvertement les Algériens de menteurs et de manipulateurs tout en appelant nos supporters au calme. Ils sont allés jusqu'à demander au président Hosni Moubarak, qui se trouve en Italie, de faire une escale à Alger et de faire pression sur Bouteflika au sujet du déplacement en masse de nos supporters à Khartoum. Les critiques acerbes à l'égard de la presse écrite nationale accusée d'avoir ouvert ces hostilités n'ont pas manqué hier encore. Mais encore une fois, le monde entier sait que les Algériens sont hospitaliers. Preuve en est, le passage de l'équipe égyptienne en Algérie et l'absence de tout incident ou autres hostilités à l'égard des joueurs égyptiens ou de leurs supporters qui ont été reçus avec des fleurs et non des blocs de pierre, comme ce fut le cas pour nos joueurs et nos supporters. La vérité est là et non pas ailleurs. Pour l'histoire, il s‘agit d'une dérive qui n'honore ni la profession des journalistes, ni la renommée des médias lourds et des gros tirages égyptiens. De plus, de telles dérives ne peuvent que nuire aux relations entre nos deux peuples.