Le mouvement de grève dans le secteur de l'éducation nationale se poursuit pour la troisième semaine consécutive. Les enseignants maintiennent leur protestation et les établissements restent fermés aux élèves dans les trois paliers. Ceux du secondaire sont paralysés plus que d'autres. Les échos qui parviennent des différentes wilayas du pays le confirment. Ainsi, la grève se poursuit à un rythme soutenu, mettant dans l'embarras les parents d'élèves, les responsables de la tutelle et même les initiateurs du mouvement. «Nous sommes fatigués, trop fatigués», reconnaît un enseignant du secondaire. «Mais il n'est pas question de reculer», poursuit-il, convaincu de la justesse de son action de protestation. «Les enseignants veulent du palpable, du concret», soutient un syndicaliste. «C'est une grève historique. Nous avons réussi à paralyser le secteur en quelques jours seulement… Ce n'est pas le moment de lâcher prise», affirme un militant de la même cause. Boubekeur Benbouzid a appelé hier à la reprise des cours, assurant les enseignants de répondre favorablement à leurs revendications et d'annuler les ponctions sur salaire par lesquelles il les a menacés au début du mouvement. Les appels du ministre ont été appuyés par d'autres lancés par celui qui continue de garder le titre du président de Fédération des associations des parents d'élèves, Hadj Dellalou. Un représentant des parents d'élèves que seuls ses proches collaborateurs et les représentants du ministère reconnaissent comme tel. Les enseignants l'ignorent complètement et posent des questions sur sa crédibilité. Les appels des deux hommes ne trouvent pas d'écho favorable auprès des concernés, y compris chez les élèves et les parents d'élèves. Ça tombe dans l'oreille d'un sourd, ironise un citoyen. «Il n'y a aucun recul. La grève continue le plus normalement du monde. Les enseignants demandent une date précise concernant la promulgation du régime indemnitaire» indique Meziane Meriane du SNAPEST (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique». «La balle est dans le camp du ministère de l'Education nationale…L'Etat doit savoir qu'il y a un fonctionnement démocratique au sein des syndicats. Ce sont les assemblées générales des travailleurs qui ont décidé de cette grève et ce sont elles qui prendront la décision de l'arrêter…Ce n'est pas le ministre qui a lancé la grève pour qu'il appelle à son arrêt» affirme, de son côté, Idir Achour du CLA (Conseil des lycées d'Algérie). Salem Sadali du SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), insiste, quant à lui, sur la nécessité de répondre rapidement aux doléances des manifestants: «On attend des réponses concrètes à nos revendications. Les enseignants et tous les travailleurs du secteur ne croient plus aux promesses». Notons qu'en plus de l'arrêt des cours, des enseignants et autres travailleurs du secteur, dans différentes wilayas du pays, ont tenu hier des rassemblements devant les directions de l'Education. La protesta s'amplifie et prend d'autres formes. K. M.