De notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès Amira Bensabeur Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) n'a cessé de militer pour une université algérienne performante ouverte sur la société. Cet objectif ne peut être atteint sans la prise en charge réelle des problèmes socioprofessionnels de l'un de ce principaux acteurs, à savoir l'enseignant, pour une refonte profonde des mécanismes, de son fonctionnement qui se traduit par la mise en place d'une gestion démocratique et transparente. C'est ce qu'indique le bureau du CNES de Sidi Bel Abbès. Le communiqué ajoute que «pour cette fin, le CNES a mené plusieurs mouvements sociaux très durs qui ont pu aboutir à la promulgation d'un statut particulier de l'enseignant chercheur et une valorisation partielle des salaires, qui est loin de rattraper les effets désastreux de l'inflation et de refléter la place de l'enseignant universitaire et de l'université dans la société». Pour remédier à cela, le bureau de Sidi Bel Abbès, précise que le CNES a reçu des assurances des pouvoirs publics que le problème trouverait sa solution à travers le régime indemnitaire, qui n'a pas encore vu le jour. Ce statu quo et cette fuite en avant des pouvoirs publics ont été encouragés par la situation organique du CNES qui a créé le vide syndical au sein de l'université et qui a contribué à l'affaiblissement du mouvement syndical. Cette division des rangs du CNES, selon la déclaration, «a eu des effets directs sur la gestion des universités, devenues des zones de non droit où les dépassements ne se comptent plus.» La dignité de l'enseignant est piétinée au quotidien, la gestion est plus opaque et autoritaire. A ce jour (novembre 2009) les cours n'ont pas encore commencé dans la majorité des universités. L'esprit critique est banni du quotidien de l'université et toute voix discordante est menacée de suspension et traînée devant la justice.» Dans cette déclaration l'on note que la reprise en main de la situation et la création d'un rapport de force favorable à la prise en charge réelle et sérieuse des problèmes qui gangrènent l'université passe par la soudure des rangs du CNES, condition nécessaire à la reconstruction d'un syndicat fort et revendicatif qui jouira de la confiance de toute la communauté des enseignants universitaires. Pour cela, la section de l'université de Sidi Bel Abbès appelle, dans l'immédiat, la direction nationale et toutes les sections au rapprochement des deux parties et mettre fin à cette division dans un conseil national uni et rassembleur qui tracera la feuille de route pour l'avenir du syndicat et la prise en charge des problèmes de l'enseignant et de l'université. Notons qu'une invitation à une réunion de concertation a été transmise à tous les bureaux selon le CNES de Sidi Bel Abbes. En effet, compte tenu de la situation des enseignants dans les universités algériennes, un situation qui se singularise par l'autoritarisme des recteurs et, compte tenu du vœu des enseignants et de toutes les composantes aspirant à la reconstruction d'un syndicat rassembleur pour affronter les différentes échéances dans un ordre de rangs serrés, le bureau de la section syndicale de l'université de Sidi Bel Abbès lance une invitation aux différentes sections de l'ouest, sans exclusive, à une réunion qui aura pour but le rapprochement entre les différentes fractions du CNES, qui leur donnera un nouvel élan pour les échéances a venir. «Ceci étant, compte tenu du caractère national de notre syndicat, cette réflexion est ouverte à tous ceux qui revendiquent un syndicat fort et uni (…) », a-t-on indiqué en guise de conclusion.