Le Québec se dit prêt à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% Le Premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé que sa province s'alignerait sur les objectifs européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). «Tout comme l'Europe, le Québec réduira ses émissions de GES de 20% sous le niveau de 1990 à l'horizon de 2020», a annoncé Jean Charest lors d'une conférence à Montréal. Et d'ajouter qu'en cas d'accord international et «selon les engagements des principaux partenaires économiques du Québec», cet objectif pourrait être revu à la hausse. Pour réaliser cet objectif, la province francophone canadienne devra ramener à 8 tonnes ses émissions par habitant, contre 11 tonnes aujourd'hui, a précisé le Premier ministre. En Europe, c'est à 9 tonnes que devront être ramenées les émissions de gaz à effet de serre par habitant. Et le Premier ministre québécois de souligner que «cette cible est très ambitieuse pour un État dont 48% du portefeuille énergétique provient déjà de sources d'énergies renouvelables». Dénonçant «l'inaction de plus en plus affirmée du gouvernement fédéral canadien, dont la cible n'est que de -3%, la plus basse des pays industrialisés», Jean Charest tient à rappeler que «le Québec demeure un leader en Amérique du Nord» et tient à le rester. L'agriculture trop intensive risque d'annuler l'action des puits de carbone D'après une étude récemment publiée, les émissions de puissants gaz à effet de serre dues à l'agriculture intensive risquent d'annuler les effets positifs des puits de carbone. D'après cette étude publiée dans la revue Nature Geoscience, l'Europe doit modifier ses pratiques agricoles pour pouvoir utiliser au mieux ses puits de carbone naturels. Les océans, forêts, prairies ou tourbières peuvent stocker une très importante part des gaz à effet de serre et ainsi réduire la proportion de CO2 qui s'accumule dans l'atmosphère et contribue au réchauffement climatique. Mais l'agriculture intensive émet des gaz à effet de serre, tels le méthane et l'oxyde d'azote, qui annulent quasiment l'action de ces puits de carbone naturels. «La tendance au développement d'une agriculture et d'une exploitation forestière de plus en plus intensives pourrait faire de la surface terrestre européenne une source significative de gaz à effet de serre», avertissent les auteurs de l'étude. Selon eux, «la mise en place de politiques de gestion des terres visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre devrait être une priorité» du projet CarboEurope sur lequel travaillent actuellement 17 pays européens. Entre 2000 et 2005, les puits de carbone naturels ont pu stocker plus de 300 millions de tonnes de carbone par an, ce qui représente 19% des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles. Or, si l'on tient compte des gaz à effet de serre émis par les terres agricoles ou les tourbières asséchées, cet effet est quasiment annulé. D'après les calculs de Detlef Schulze de l'Institut Max-Planck pour la biogéochimie de Iena, en Allemagne, et ses collègues, si «tous les gaz à effet de serre dans la biosphère terrestre de l'Europe» étaient pris en compte, cela reviendrait à réduire à 2% le taux d'émissions éliminées par les puits de carbone naturels.